THÉORIE DU COMPLOTPrésidentielle américaine 2016: Donald Trump est-il un candidat fantôme?

Présidentielle américaine 2016: Donald Trump est-il un candidat fantôme?

THÉORIE DU COMPLOTSelon une théorie née dans l'aile droite des conservateurs américains, la campagne du milliardaire pour les primaires républicaines serait orchestrée par le camp démocrate afin d'assurer la victoire d’Hillary Clinton à l’élection présidentielle en 2016…
Le candidat Donald Trump lors d'un dîner organisé par le parti républicain à Hot Springs, dans l'Arkansas (Etats-Unis), le 17 juillet 2015.
Le candidat Donald Trump lors d'un dîner organisé par le parti républicain à Hot Springs, dans l'Arkansas (Etats-Unis), le 17 juillet 2015. - Danny Johnston/AP/SIPA
Laure Cometti

L.C.

Donald Trump, le truculent milliardaire américain en tête des sondages pour les primaires républicaines, est-il un « candidat bidon » ? C’est la théorie défendue outre-Atlantique par certains responsables politiques et commentateurs pour qui le magnat de l’immobilier, de mèche avec le clan Clinton, s’est présenté aux primaires du GOP (« Grand Old Party », le surnom du Parti républicain) pour assurer la victoire à l’élection présidentielle de l’ex-First Lady.

Des liens ambigus avec les Clinton et le camp démocrate

À l’origine de cette théorie, un article publié le 13 juillet dernier sur le blog d’un activiste paléo-conservateur. Justin Raimondo y souligne les liens ambigus qu’entretient le milliardaire avec le clan Clinton. Selon le site Politico, Donald Trump a donné plus de 100.000 dollars à la fondation caritative des Clinton. En 2005, le couple Clinton a assisté au (troisième) mariage du magnat de l’immobilier.

« TODAY on Twitter : "Hillary Clinton at Donald Trump’s 2005 wedding (via @gettyimages) pic.twitter.com/OA9rOcvBwg" https ://t.co/xALt916VCJ — mad (@FecklessFlea) August 8, 2015 »

Tous ces éléments font écrire à l’auteur que « la campagne de Trump est une opération de sabotage des démocrates qui vise la base du Parti républicain (…), une pièce de théâtre qui bénéficie à sa bonne amie Hillary Clinton et au Parti démocrate qui, jusqu’à récemment, comptait [Donal Trump] parmi ses adhérents ». En effet, Donald Trump, inscrit au parti républicain en 1987, s’est tourné vers le camp démocrate en 2001 avant de se réinscrire au GOP en 2009. En outre, le milliardaire a mis la main à la poche à plusieurs reprises pour financer les campagnes démocrates aux élections parlementaires. Il a également financé des campagnes républicaines.

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Un mystérieux coup de fil à Bill

La théorie selon laquelle Donald Trump serait un « candidat bidon » a ses adeptes. Le 8 août dernier, un article du Washington Post en a rajouté une couche. Selon le journal, Bill Clinton et Donald Trump se sont téléphoné fin mai, avant que le milliardaire annonce sa candidature aux primaires républicaines. Selon l’entourage de Trump, l’ancien président des Etats-Unis l’aurait encouragé à se présenter.

Début juillet, déjà, le représentant républicain de Floride Carlos Curbelo, interrogé par un média hispanophone, affirmait que Trump était un « candidat fantôme ».

« Conversé con @ahoraoscarhaza por @z92miami sobre absurdos comentarios de @realDonaldTrump y ofrecí me teoría de que es un candidato fantasma — Carlos Curbelo (@carloslcurbelo) July 9, 2015 »

Un « Donald show » volontairement provoc' pour nuire au Parti républicain ?

D’après cette théorie, les dérapages racistes et sexistes de Trump seraient sciemment orchestrées pour favoriser Hillary Clinton. Les déclarations controversées du milliardaire incontrôlable ont en effet un potentiel de nuisance non négligeable pour le GOP. Ses accents populistes lui permettent néanmoins d’avoir une longueur d’avance sur ses rivaux dans les sondages.

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Donald Trump a fait savoir, lors du débat télévisé organisé le 6 août, qu’il était prêt à se présenter en candidat indépendant s’il ne remportait pas les primaires républicaines. Cette manœuvre pourrait coûter de nombreuses voix au Parti républicain. Un scénario qui a des airs de déjà-vu : en 1992, le milliardaire Ross Perot s’était présenté en indépendant face au président républicain sortant George H. W. Bush, finalement battu par… Bill Clinton.



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