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SYRIE

Vidéo : l'amnistie d'Assad ne convainc pas les déserteurs de l'armée syrienne

Nombreux sont les déserteurs de l'armée syrienne à s'être réfugiés en Jordanie. L'amnistie décrétée fin juillet par Bachar al-Assad est loin de les convaincre de rentrer. Reportage dans le camp de Zaatari.

Bachar al-Assad a décrété une amnistie des déserteurs de l'armée syrienne fin juillet 2015.
Bachar al-Assad a décrété une amnistie des déserteurs de l'armée syrienne fin juillet 2015. Capture d'écran
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Fin juillet, alors que son armée perdait de plus en plus de terrain et manquait d’effectifs, le président syrien Bachar al-Assad a décrété une amnistie pour les soldats déserteurs. "Nous avons tout ce qu'il nous faut, sauf en termes d'hommes. Il y a deux sortes de gens, ceux qui ont fui et ceux qui n ont pas fait leur service, ils sont inquiets des sanctions militaires, c'est pour cela qu on a pris cette décision", a ainsi déclaré l’homme fort de Damas.

Mais cette mesure, qui concernerait environ 70 000 hommmes, ne convainc pas ceux qui ont fuit les rangs de l’armée. Julien Fouchet et Gaëlle Sundelin, correspondants de France 24 en Jordanie, sont allés à la rencontre de certains d’entre eux dans le camp de réfugiés de Zaatari. Rebelles et déserteurs leur ont fait part de leur scepticisme.

L’un d’entre eux, Omar (un nom d’emprunt), a déserté l’armée de Bachar al-Assad il y a deux ans. Cet ancien caporal a trouvé refuge dans ce camp qui accueille plus de 80 000 réfugiés, situé dans le nord de la Jordanie, tout près de la frontière syrienne. "Au début, j'étais du côté du régime. J’ai décidé de quitter l'armée, au risque de me faire couper la tête, le jour ou on a dû tuer une mère et ses trois enfants et arrêter le père", raconte-t-il à France 24. Les exactions dont est accusée l’armée syrienne sont en effet le principal motif de désertion des soldats. Pour Omar, pas question de retourner dans les rangs, malgré la mesure d'amnistie pour les déserteurs. "Cette décision de pardon, c'est comme mettre un pot de miel devant une maison ou un nid d'abeilles. C'est juste une manœuvre de séduction. Moi, je ne veux plus jamais y retourner."

"Tout son discours, c'est du mensonge", estime pour sa part Khalid al-Hariri, commandant de l’Armée syrienne libre, de passage en Jordanie, de retour du front. "Il ne fait que montrer sa faiblesse, que son régime est en train de s'effondrer. Aucun prisonnier, déserteur ou combattant rebelle n'est jamais sorti de ses prisons", poursuit-il. Pour preuve que l’armée syrienne est en déroute, le commandant montre une vidéo qu'il a filmée dans le sud de la Syrie. On y voit des militaires capturés par son groupe : des jeunes terrorisés, à peine sortis de l'adolescence et pris entre deux feux, sous la menace des armes.

Entre les défections et les morts au combat, Bachar al-Assad aurait perdu la moitié de son armée depuis le début de la guerre civile.

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