Israël a libéré dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 décembre 26 détenus palestiniens, conformément aux engagements pris pour relancer les négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis, a indiqué un responsable palestinien.
Dix-huit prisonniers sont arrivés au quartier général de l'Autorité palestinienne à Ramallah en Cisjordanie où les attendait le président palestinien, Mahmoud Abbas, et leurs proches. Ils ont été accueillis en héros dans une atmosphère emplie de joie et d'émotion par une foule de plusieurs centaines de personnes qui brandissaient des pancartes avec les photos des libérés et des drapeaux palestiniens.
Les familles ont été rassemblées dans une grande salle sous la photo géante de Yasser Arafat, le leader historique palestinien. « Je vous promets qu'il n'y aura pas d'accord final [avec Israël] tant que tous les prisonniers ne seront pas rentrés chez eux », a affirmé Mahmoud Abbas lors de la cérémonie.
Cinq autres prisonniers ont été libérés à Jérusalem-Est. Les membres de leur famille sont venus les chercher en voiture dans une base de garde-frontières israéliens. Trois autres détenus sont arrivés dans la bande de Gaza dont ils sont originaires.
MANIFESTATION D'ISRAÉLIENS
Auparavant, lundi soir, quelque 200 manifestants israéliens avaient défilé du bureau du premier ministre Benyamin Nétanyahou au Mur des Lamentations dans la vieille ville de Jérusalem. Aux cris de « Honte sur toi Bibi », ils ont dénoncé la libération des cinq Palestiniens originaires de Jérusalem-Est annexée, alors que M. Nétanyahou avait promis de ne pas libérer de Palestiniens originaires de cette zone et détenteurs à ce titre d'une carte d'identité de résident délivrée par les autorités israéliennes.
La Cour suprême a toutefois rejeté lundi un recours présenté sur cette question. Pour éviter des incidents, seuls une quinzaine de manifestants ont pu s'approcher de la maison d'un de ces Palestiniens, Ahmed Hallaf, a indiqué un porte-parole de la police. Par la suite ces manifestants ont crié des slogans racistes anti-arabes tout en réclamant « vengeance » contre les Palestiniens.
« PAS POSITIF » POUR KERRY
Il s'agit d'un « pas positif » dans le processus de paix, ont estimé les Etats-Unis, alors que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'apprête à retourner dans la région. M. Kerry « exprime sa satisfaction face à la décision du premier ministre, Nétanyahou, d'une troisième phase de libération de prisonniers », a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Marie Harf, lors d'un point de presse.
Le chef de la diplomatie américaine doit partir mercredi pour Israël, pour son dixième déplacement dans le pays et les territoires palestiniens depuis mars. Avec Benyamin Nétanyahou et le leader palestinien Mahmoud Abbas, M. Kerry discutera « du schéma de négociations proposé », qui servira de lignes directrices à la négociation sur le statut final et abordera « toutes les questions de fond ».
La veille de l'arrivée de M. Kerry, Mahmoud Abbas a menacé mardi soir de prendre des « mesures légales et diplomatiques » contre « le cancer » de la colonisation israélienne qui « se propage », « en particulier à Jérusalem-Est ».
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