Par Brice Rothschild.

Nous y sommes. Le projet de la célèbre monnaie cryptographique a jusqu’ici été mené dans un certain consensus. Mais depuis quelques mois, le débat fait rage au sein de la communauté au sujet de la taille des blocs de transaction. Plusieurs milliards de dollars sont ici en jeu !
Il faut savoir que les transactions sont regroupées en blocs et que toutes les dix minutes, un bloc est créé et ajouté à la chaîne, formant ainsi la chaîne de blocs ou blockchain. Dans le programme Bitcoin figure une limite à la taille de ces blocs, limitant ainsi le débit de transactions que le réseau peut gérer.
Pour schématiser, deux écoles s’opposent dans ce débat :
- Ceux qui pensent que limiter la taille des blocs va forcer l’écosystème à trouver des solutions pour augmenter le débit de transactions sans augmenter la taille de la chaîne de blocs.
- Ceux qui pensent que Satoshi Nakamoto (le créateur de Bitcoin) lui-même a toujours considéré cette limite comme temporaire et que les solutions pour augmenter le débit de transactions sans augmenter la taille des blocs ne seront pas opérationnelles suffisamment tôt.
La semaine dernière, des partisans de l’augmentation de la taille des blocs ont pris le logiciel de référence Bitcoin Core et y ont apporté les modifications nécessaires afin de pouvoir constituer des blocs plus gros : c’est Bitcoin XT. Si au moins 75% de la puissance de calcul du réseau se porte sur Bitcoin XT, cette version sera effective, et il est probable qu’elle sera adoptée par tous par le jeu habituel des incitations au sein du réseau. C’est du moins le plan de ses promoteurs.
Ce processus est révélateur de deux choses :
- Bitcoin est un projet collectif où toutes les décisions doivent se faire avec un minimum d’adhésion de la communauté, sans quoi le projet perdra ses soutiens. C’est exactement l’inverse du processus qui conduit les banquiers centraux à prendre des décisions discrétionnaires de politique monétaire en collusion avec le système bancaire.
- La prise de décision se fait selon un processus de marché : plus vous avez investi dans le projet, plus votre voix compte. L’application de ce principe au réseau Bitcoin reste discutable, mais c’est du moins l’objectif recherché pour maintenir l’alignement des intérêts entre les participants, et donc le consensus.
Finalement, ce projet évite deux écueils de la gouvernance étatique moderne : la prise de décision arbitraire des élus et des exécutifs, propice à la connivence ; et la prise de décision par votation où une voix vaut un vote, propice à la divergence d’intérêts.
L’avenir nous dira si le processus actuel pour faire consensus permettra au réseau Bitcoin de prospérer, ou si des projets concurrents sauront mieux trouver ce Graal de la bonne gouvernance. Faire consensus : n’est-ce pas là le secret d’une société paisible et prospère ?
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La monnaie est par définition un outil de l’Etat, donc votre machin est voué à ne pas fonctionner.
erf.
« La monnaie est par définition un outil de l’Etat »
Lol !
@nolife : la monnaie est sans aucun doute une des premières création culturelle de l’humanité. La monnaie existe depuis plus de 10.000 ans alors que la monnaie étatique en a moins 500.
Mais vous ne comprenez pas. Si Bitcoin fonctionne, ca révélerait que le fiat ne fonctionne pas. Et @nolife, découvrirait qu’il ne possède que du vent…
Il ne faudrait pas oublier que Bitcoin “fonctionne” depuis plus de 6 ans, à une échelle certes modeste par rapport à l’ensemble des transactions monétaires, mais quand même respectable.
Dire “ça ne peut pas fonctionner”, c’est tout simplement une preuve d’ignorance.
Vous entendes quoi par le “fiat”? De plus, si on y croit, alors, le bitcoin est une valeur refuge dont la valeur augmente avec le nombre d’utilisateurs!
Merci de montrer toute votre inculture. Prenez des cours d’économie sur ce qu’est une monnaie. Dans l’histoire de l’humanité, le monnaie qui est un monopole d’état est une invention récente.
La Banque d’Angleterre, première banque centrale, date de 1694 et est resté pendant très longtemps une banque privée, ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale qu’elle fut nationalisée
les cryptomonnaies ont un fort potentiel, il ne fait aucun doute que les cryptomonnaies font encore se développer à l’avenir
je vous conseille de lire “La monnaie – Histoire d’une imposture” de P. Simonnot et C. Le Lien. Ce livre est un vrai chef d’oeuvre
Je confirme
Parce que tout ce qui est d’état … fonctionne
Quand on voit la réussite de l’équipe de charlots au pouvoir, il est bien permis d’en douter
Pour votre information , le fork bitcoin xt ne sera adopté que si 75 % des miners (et donc des pools de minage) l’acceptent .
Je sais que cette monnaie (et ses implications ) dérangent nos amis de la finance qui voit la un flux qu’il ne peuvent parasiter qui les rend potentiellement obsolètes.
Mais ne révez pas, les principales pools de minages (plus de 40 % de la puissance totale) et les plateformes d’échanges ont déjà annoncées que, bien qu’elles soient pour l’augmentation de la taille des blocs , elles refuseraient de migrer vers bitcoin xt .
Elles souhaitent voir cette évolution dans le bitcoin core (la version actuelle du bitcoin) .
Donc les 75 % ne seront jamais atteint . L histoire est déjà close
Tout ceci n est que du bruit médiatique qui génère du click , et sponsorisé par un milieu financier qui après un phase de dénigrement , s’inquiète de voir la montée en puissance du bitcoin et du manque a gagner qu’il génère.
Il voyage un an autour du monde, et n’utilise que des bitcoins: http://www.slate.fr/story/105731/voyage-autour-monde-bitcoins
Je suis carrément novice en matière du bitcoin … alors je me pose la question.
Quels serait les critères permettant de définir que l’une ou l’autre solution est la meilleure ?
Quel est l’impact à long terme de chacune de ces solutions ?
”
Bitcoin est un projet collectif où toutes les décisions doivent se faire avec un minimum d’adhésion de la communauté, sans quoi le projet perdra ses soutiens.
”
Oui, mais c’est inclure dans le cercle décisionnel des personnes qui n’ont pas la compétence de répondre à la question.
Le monde Bitcoin est complexe et très novateur, donc les idées reçues s’y appliquent très mal. Si vous voulez vous faire une opinion, il va falloir beaucoup lire. Heureusement il y a beaucoup à lire sur Internet, à condition de chercher.
Je peux déjà vous suggérer cet article en deux parties (on n’est jamais si bien servi que par soi-même …)
http://blog.turgot.org/index.php?post/Drean-monde-bitcoin
http://blog.turgot.org/index.php?post/Drean-Bitcoin2
En gros, ça marche comme ça:
1. n’importe qui peut introduire n’importe quelle modification dans son propre exemplaire du logiciel, mais ne peut évidemment pas toucher à celui des autres
2. si certains utilisateurs utilisent une version A du logiciel et d’autres une version B qui introduit des différences substantielles dans les procédures de création et de validation des transactions, ils formeront automatiquement deux populations à l’intérieur desquelles ils pourront échanger, mais qui ne pourront plus échanger entre elles
3. chaque fois qu’un utilisateur change de version, il passe automatiquement d’une population à l’autre
Il en résulte que tout le monde perd en cas de “fork”, ce qui motive tout le monde pour se mettre d’accord, mais les deux versions (voire plus) peuvent coexister longtemps voire toujours (“hard fork”)
Ce mécanisme n’est pas un processus de décision “démocratique” où la majorité s’impose à tous, mais un système d’ordre spontané.
J’ajoute que :
1. ce sont les minoritaires qui perdent le plus à un fork
2. un innovateur isolé (ou un fraudeur) restera isolé pour toujours
3. si des “mineurs” modifient leurs procédures de création des blocs sans que les autres opérateurs introduisent dans leurs propres logiciels les modifications correspondantes aux protocoles de validation des blocs et des transactions, leurs blocs seront systématiquement refusés et n’entreront jamais dans la “blockchain”
Il s’ensuit que, pour introduire des modifications substantielles au système, un certain niveau de consensus est nécessaire, qui peut être minoritaire mais doit être suffisant pour que les résultats apparaissent et convainquent les autres de les adopter.