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Mauritanie

Mauritanie: procès en appel de trois militants anti-esclavagistes

C'est ce jeudi 20 août que doit s'ouvrir à Aleg, au sud-ouest de la Mauritanie, le procès en appel de trois militants anti-esclavagistes. Arrêtés en novembre 2014 à Rosso dans le sud du pays alors qu'ils participaient à une caravane de sensibilisation contre l'esclavage, Biram ould Dah ould Abeid, président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG de défense des droits civiques, son vice-président Brahim ould Bilal et Djiby Sow, ont été condamnés en janvier 2015 à deux ans de prison pour rebellion et manquement à l'autorité publique. Mais aucun des trois prévenus ne devrait être présent à l'audience.

Femme maintenue en esclavage dans le désert près de Chegar, en Mauritanie.
Femme maintenue en esclavage dans le désert près de Chegar, en Mauritanie. Getty Images
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Djiby Sow a bénéficié d'une libération provisoire pour raison de santé en juin 2015. Actuellement soigné en Allemagne, il ne sera donc pas sur le banc des accusés. Les leaders de l'IRA, eux, refusent de comparaître et ont demandé à leurs avocats de ne pas être présent à l'audience. Tous deux contestent la tenue de leur procès à Aleg.

Condamnés en première instance à Rosso, ils auraient dû comparaître devant la cour d'appel de la capitale, Noukachott. Mais, arguant de raisons d'ordre public, le procureur général a demandé et obtenu le dépaysement de l'audience à Aleg, où les trois hommes ont été transférés depuis janvier, dès leur premier jugement.

Un procès politique ?

Une manière de les couper de leurs soutiens, estime un de leurs avocats Me Ebety, qui dénonce un procès politique. L'esclavage, aboli en 1981 en Mauritanie, reste une question sensible dans le pays. Les autorités ne cessent d'afficher leur détermination à lutter contre cette pratique : une nouvelle loi durcissant la repression de l'esclavage, devenu crime imprescriptible, a d'ailleurs été adoptée il y a dix jours.

« Une incohérence », pour Bala Touré, de l'ONG IRA. « L'adoption de cette loi laisse croire que le pouvoir veut en finir avec l'esclavage, mais ce procès montre une toute autre situation », estime-t-il.

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