Chômage : le dernier coup de Rebsamen

VIDÉO. François Rebsamen veut supprimer les SMS de rappel aux chômeurs, responsables, selon lui, des chiffres record du chômage en mai, qu'il n'a pas digérés.

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François Rebsamen, proche de François Hollande, va se consacrer à la mairie de Dijon après seize mois passés Rue de Grenelle.
François Rebsamen, proche de François Hollande, va se consacrer à la mairie de Dijon après seize mois passés Rue de Grenelle. © JACQUES DEMARTHON

Temps de lecture : 2 min

Il craignait de passer pour « un réac », mais il était bien décidé. François Rebsamen était encore ministre du Travail lorsqu'il nous confiait début août vouloir s'attaquer dès la rentrée au système de relance des chômeurs. Ce n'est pas parce qu'il a démissionné le 19 août pour redevenir maire de Dijon qu'il a renoncé. L'ami de François Hollande s'apprête à proposer de supprimer les SMS envoyés chaque mois par Pôle emploi aux inscrits pour leur rappeler d'actualiser leur situation.

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L'ex-ministre n'a jamais digéré les mauvais résultats du mois de mai, un record de 3 552 200 chômeurs de catégorie A, qu'il avait attribué à l'envoi de plusieurs SMS de rappel par l'agence. « 3,3 millions de SMS avaient été envoyés ! Est-ce normal ? Et puis ça coûte cher », n'en revenait-il toujours pas plusieurs semaines après... En septembre 2014, François Rebsamen s'était déjà illustré en annonçant vouloir renforcer « les contrôles des chômeurs pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi ».

À l'instar du ministre Emmanuel Macron et du Premier ministre Manuel Valls, le ministre du Travail incarnait depuis son arrivée Rue de Grenelle, en avril 2014, l'aile droite de la gauche gouvernementale. Pour l'assouplissement des seuils sociaux dans les entreprises un jour, pour réviser le statut privilégié des intermittents du spectacle un autre, plus transgressif encore quand il déclare, comme au Point en septembre 2014 : « Où en serions-nous aujourd'hui si nous avions travaillé avec François Bayrou ? »

« 2015 sera meilleure que 2014 »

Malgré ces sorties qui ont hérissé une bonne partie de son électorat, François Hollande ne l'a jamais recadré publiquement, et c'est un allié, un fidèle soutien au sein du gouvernement que le président perd. Dans le camp des réformistes optimistes, comme son ami le ministre des Finances Michel Sapin, Rebsamen veut croire que la politique actuelle finira par porter ses fruits.

« Ça fait trois ans qu'on a une croissance atone, autour de 0 %. Quand on nous dit qu'elle va être de 1,2 %, ça incite à l'optimisme. À la fin de l'année, on devrait avoir ce ressenti qui entraîne la confiance », nous confiait-il début août, se fiant à la prévision de croissance de l'Insee pour la fin de l'année. Avant de savoir que la croissance était nulle au deuxième trimestre, il martelait : « 2015 sera meilleure que 2014. »

Pourtant, il avait de quoi être découragé. La promesse de François Hollande de faire de l'emploi sa priorité, au point de lier sa candidature à la présidentielle 2017 à l'inversion de la courbe du chômage, a mis une pression considérable sur les épaules de François Rebsamen. Ses seize mois Rue de Grenelle, au cours desquels il aura porté la loi sur le dialogue social,  furent difficiles, « harassants », selon un collaborateur, rythmés par l'annonce mensuelle de mauvais résultats... Qui lui ont valu d'être surnommé par la droite le « ministre du chômage ».

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Commentaires (29)

  • chichiolle

    C'est vraiment un comportement de voyou que d'essayer de diminuer le nombre de chômeurs en traficant les moyens de comptage. Ces gens-la n'ont aucune morale.

  • Vivjg59

    C'est le nombre de chômeurs. Et le nombre de chômeurs était le bon non ? C'est effarant ce à quoi peut mener l'interprétation des informations. A quoi bon ne pas compter ses chômeurs ? Ridicule et désespérant

  • MONGRAINDESEL

    Au minimum 3 (puisque l'autre vient de prendre - avec un grand courage - la sortie de secours vers Dijon) voir 4 ou 5 ministres du chômage en un seul quinquennat ?
    On peut dire que Hollande use beaucoup !