Partager
Politique

Impôts : l'incroyable incohérence de la politique fiscale de Hollande

A travers ses prises de paroles et ses promesses, le chef de l'Etat fait preuve d'une absence de cohérence alors qu'il souhaite repartir à la conquête des Français. En mesure-t-il le risque politique, électoral et personnel?
11 réactions
François Hollande à Dijon
François Hollande à Dijon
(c) BERTRAND GUAY / AFP

Et si, en cette rentrée politique hyper active, le président de la République, lui, en faisait trop? Ou, plus précisément encore, ne montre-t-il pas à des Français quelque peu déboussolés une attitude et une pensée... incohérentes?

Ainsi François Hollande accorde-t-il un dernier entretien estival à trois quotidiens régionaux, L'Est Républicain, Le Progrès et Le Dauphiné Libéré. De cette interview abondamment commentée, les exégètes retiennent avant tout une phrase et un engagement : "Je promets une nouvelle baisse d'impôts si la croissance s'amplifie en 2016". Clair et précis. Bien sûr, il faudrait ergoter, remarquer qu'une fois encore, abordant les deux années ultimes de son quinquennat, le chef de l'Etat est incapable de s'extirper de l'infernale doublette chômage-impôt, impôt-chômage. Mais au moins reste-t-il dans son sillon: relancer l'économie et la productivité pour que les Français eux aussi en tirent profit. 24 heures plus tard 24 - heures seulement ! - Hollande en personne croit utile d'apporter un correctif, une précision ayant pour seule fonction de faire plaisir. Il s'égare parce que, en réalité, en quelques mots, il embrouille tout :"Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016. Il y aura donc des baisses d'impôts QUOI QU'IL ARRIVE. Pour en fixer l'ampleur, cela dépendra de la croissance que nous pourrons atteindre". QUOI QU'IL ARRIVE... Pourquoi prendre un tel risque politique, électoral et surtout personnel ? Parce que les "petits génies" de Bercy, ces inspecteurs des finances qui "tiennent" la France, auraient garanti ce sursaut au président? Rien de tout cela ne justifie une communication à ce point contradictoire. Elle dénote chez Hollande une absence de cohérence, un défaut de vista au moment précis où il s'est mis en tête de repartir à la conquête des Français. Bref, du piètre Hollande qui, de la sorte, renforcera la défiance à son égard, y compris dans son propre camp.

Le flou, la désorganisation ... le bordel !

Si l'on excepte la passe d'armes "non people contre people" avec Nicolas Sarkozy d'où il sort plutôt à son avantage, l'été 2015 de François Hollande n'aura pas été un franc succès. Décidément juillet et août ne lui sont guère favorables, cela devient même une (mauvaise) habitude.

D'abord admettre que Nicolas Sarkozy aura réussi à animer l'été, notamment par ses provocations ultra droitières.

Ensuite reconnaître que le "vieux" Le Pen a imposé une série de débats idéologiques qui ont pourri les vacances de Le Pen fille.

Enfin, remarquer que le Parti Socialiste, comme à l'accoutumée depuis de trop nombreuses années, est resté coi, muet, sans imagination aucune, alors qu'une crise politique, économique et morale sans pareille secouait le continent européen tout entier. Sans négliger l'impact négatif de la mauvaise comédie mise (involontairement) en scène autour de la démission-départ-retour à la mairie de Dijon du ministre du Travail, François Rebsamen. La fonction cardinale d'ici la prochaine élection présidentielle et donc, précisément à cet endroit, le flou, la désorganisation, des dossiers à transmettre (!!!), en termes clairs : le bordel !

En réalité, la cohérence économique et sociale du pouvoir, donc le résultat de la présidentielle en 2017, dépend de la compétence, de la complémentarité, de la cohésion du quatuor formé par Hollande, Valls, Macron et le futur ministre du Travail. Les "pointures" jusque-là citées pour succéder à François Rebsamen (lui même sans doute "sous-équipé" pour cette tâche) - Stéphane Le Foll, Alain Vidalies ou Jean-Marie Germain- sont notoirement insuffisantes. Mais les équilibres à gauche - et au sein du PS - sont une telle priorité pour Hollande l'architecte de la politique, qu'il saura, cela va de soi, y faire. Mais le gouvernement s'en portera-t-il mieux ? Rien n'est moins certain et c'est précisément cela qui inquiète.

 

11 réactions 11 réactions

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications