L'économie russe souffre. Jeudi, l'euro a dépassé le seul symbolique des 75 roubles, ce qui n'était pas arrivé depuis le 12 février dernier. Le dollar, lui, est également à son plus haut niveau face à la monnaie russe. Une situation engendrée par la chute du prix du pétrole et les sanctions occidentales. Deux facteurs qui ont provoqué la récession de l'économie russe depuis fin 2014.

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Et alors que prix de l'or noir, principale source de revenus de la Russie avec le gaz, continue de chuter -le baril de Brent se négocie à 40 dollars, jeudi-, la nouvelle chute de la devise russe fait craindre une nouvelle déstabilisation du pays.

Retour vers le passé: un bond de 15 ans en arrière

Selon le New York Times, les Russes connaissent la première véritable chute de leur niveau de vie depuis que Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir il y a 15 ans. La chute du prix du pétrole a entraîné celle du rouble, qui a provoqué l'explosion des prix des produits importés. Le thé, le café instantané, les vêtements pour enfants et les fournitures scolaires sont devenus atrocement chers, rapporte le quotidien américain.

Pour ne rien arranger, la contre-attaque de Vladimir Poutine -l'embargo contre les produits alimentaires américains et européens- n'a fait qu'empirer les choses. Les destructions des produits "étrangers" à grands coups de tracteurs, face caméras, est peut-être un pied de nez aux puissances occidentales, mais elles n'endiguent en rien la hausse des prix. Au contraire.

>> VIDEO. La Russie détruit des tonnes de nourriture européenne

Face à la raréfaction des denrées alimentaires, même celles produites localement voient leur prix augmenter. Résultat, par rapport à l'année dernière, les Russes payent un tiers de plus pour l'huile de tournesol, un cinquième de plus pour le yaourt et les trois quarts de plus pour les carottes, selon les statistiques du gouvernement russe.

L'inflation galopante

Selon la banque centrale russe, l'inflation a réduit le pouvoir d'achat et les salaires russes de plus de 8% au deuxième trimestre 2015 comparé à 2014. Sur la même période, l'économie s'est contractée de 4,6%. Le pays est entré officiellement en récession, et le pire serait encore à venir, selon les analystes cités par le New York Times.

Malgré tout, la cote de popularité de Vladimir Poutine reste haute, surtout depuis l'annexion de la Crimée, pourtant à l'origine des sanctions occidentales. Reste à savoir si cette image travaillée de leader fort -encore récemment, il s'est fait filmer dans un sous-marin- le préservera de l'impasse économique vers laquelle la Russie semble se diriger. Si les prix du pétrole ne repartent pas rapidement à la hausse, le pays ne pourra pas indéfiniment puiser dans ses réserves pour encaisser le choc.

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