
L’escalade verbale et militaire se poursuit entre la Corée du Nord et son voisin du Sud. « Profondément inquiet », le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé au dialogue et a exhorté vendredi 21 août « les parties à s’abstenir de prendre toute nouvelle mesure qui pourrait renforcer les tensions ».
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a demandé à ses troupes stationnées à la frontière entre les deux pays de se mettre en alerte, vendredi 21 août, après un rare échange de tirs d’artillerie entre Séoul et Pyongyang, qui n’a pas fait de blessés.
Selon l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, Pyongyang a pris cette décision lors d’une réunion de la Commission militaire centrale, convoquée en urgence et présidée par Kim Jong-un.
L’ordre a été donné aux unités combinées de l’armée nord-coréenne se trouvant à la frontière de se mettre en état d’alerte à compter de vendredi 17 heures (10 heures en France). Les troupes doivent être « pleinement prêtes au combat et à lancer des opérations surprises », a rapporté KCNA, citant Kim Jong-un.
Un ultimatum de quarante-huit heures
Jeudi, la Corée du Sud a tiré des dizaines d’obus en territoire nord-coréen après avoir détecté des tirs d’artillerie depuis la Corée du Nord. Il s’agit du premier échange de tirs depuis octobre 2014 entre les deux Corées, lorsque des soldats nord-coréens s’étaient approchés de la frontière et n’avaient pas rebroussé chemin malgré des tirs de sommation, selon la version de Séoul. L’armée sud-coréenne a également été placée en état d’alerte maximale.
Pyongyang a adressé un ultimatum de quarante-huit heures à Séoul pour démanteler ses haut-parleurs diffusant des messages de propagande à la frontière, faute de quoi la Corée du Sud s’exposerait à des actions militaires. L’ultimatum expire samedi à 10 heures. La Corée du Nord accuse depuis quelque temps le Sud d’avoir repris sa propagande par haut-parleurs et avait menacé de répliquer. Une méthode à laquelle les deux camps avaient pourtant renoncé en 2004.
Des manœuvres militaires qui agacent

La reprise des manœuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, qui simulent notamment une invasion nordiste, pourrait également expliquer ce regain de tension.
La Corée du Nord avait qualifié ces manœuvres — qui courent jusqu’au 28 août — de « déclaration de guerre », et menacé les Etats-Unis d’une « très forte riposte militaire » si elles avaient lieu. Mercredi, Pyongyang a une nouvelle fois demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’organiser une réunion d’urgence pour évoquer ces manœuvres militaires.
La dernière attaque directe contre le Sud date de décembre 2010, lorsque la Corée du Nord avait bombardé l’île sud-coréenne de Yeonpyeong, causant la mort de deux soldats et de deux civils sud-coréens. Séoul avait répliqué en tirant des obus sur des positions nord-coréennes, ce qui avait fait craindre le déclenchement d’un conflit à grande échelle entre les deux pays, techniquement encore en guerre puisque la guerre de Corée (1950-1953) s’est terminée par un armistice et non un traité de paix.
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