
Jean-Vincent Placé entend pousser un « coup de gueule » vendredi 21 août lors de son court passage aux journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts, qui se tiennent jusqu’à samedi à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Le président du groupe écologiste au Sénat n’était pas présent jeudi à l’ouverture mais il a confié son « ras-le-bol » au Monde par téléphone.
L’objet de son courroux ? Les alliances au premier tour des régionales, et notamment celles qui sont en cours de finalisation entre les écologistes et le Front de gauche dans les deux régions menacées par le Front national : le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Une stratégie que le sénateur de l’Essonne juge « irresponsable » et qui « ouvre un boulevard au FN » selon lui. Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, les militants doivent se prononcer le 12 septembre mais M. Placé prévient d’ores et déjà que si cette option devait se confirmer, il en tirera « toutes les conséquences ».
« La scission qui pouvait se produire après les régionales va arriver de façon certaine après le 12 septembre si le parti persévère dans cette stratégie dans le Nord-Pas-de-Calais, met-il en garde. Ce vote aura forcément un impact national et chacun prendra ses responsabilités. »
Pour lui, cette question est « la goutte d’eau ». « Tout ça va devenir ridicule et chacun va devoir choisir son camp, ajoute-t-il. Moi j’ai choisi le mien, je suis un fidèle soutien du président de la République. » Il précise qu’il sera jeudi 27 août aux universités d’été du Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias où il entend lancer un « appel à l’alliance populaire » également proposée par le PS.
Le PS n’a pas bonne presse à EELV
La question stratégique aux régionales a dominé cette première journée à Villeneuve-d’Ascq. Aucune alliance avec le PS ne devrait voir le jour. Dès mercredi, plusieurs élus dont M. Placé, Barbara Pompili, coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, ou encore Denis Baupin, député EELV de Paris, ont signé une tribune pour dénoncer les rapprochements de premier tour avec la « gauche protestataire » et plaider pour des unions avec toute la gauche dans les deux régions que le FN pourrait remporter. Outre ces deux régions, le ticket avec tout ou partie du Front de gauche a été choisi en Rhône-Alpes-Auvergne et devrait se mettre en place en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Dans les autres régions, EELV partira sous ses propres couleurs.
Pas sûr que les militants suivent M. Placé. A l’heure actuelle, le PS n’a pas bonne presse à EELV. La ministre de la santé, Marisol Touraine, en a fait les frais jeudi. Venue parler de santé environnementale, elle a essuyé des sifflets lorsqu’elle a appelé à la tribune à des alliances entre socialistes et écologistes. « Vous affirmez vos positions, moi les miennes », a-t-elle lancé à un public houleux. Quant à la secrétaire nationale d’EELV, Emmanuelle Cosse, elle a tenté de déminer le sujet tout au long de la journée. « Les écologistes n’ont pas l’habitude de mettre le débat sous le tapis, je le laisse vivre », a-t-elle indiqué.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu