Migrants en Grèce«Regardez ce papa serrer ses enfants. Et pensez-y»
La photo d'un père syrien qui pleure d'émotion après être arrivé en Grèce sain et sauf avec femme et enfants a bouleversé les réseaux sociaux cette semaine.

Cette photo montrant l'émotion d'un père de famille qui arrive sain et sauf en Grèce avec ses enfants a fait le tour du monde.
Daniel EtterLes photos de migrants syriens arrivant en Grèce affluent sur les réseaux sociaux. Mais parmi ce flot d'images, un visage a particulièrement marqué les internautes: celui de Laith Majid. Arrivé sain et sauf à Kos, le père de famille serre contre lui sa fille et son fils et se laisse envahir par l'émotion. Cette photo a fait le tour du monde cette semaine, d'abord sur les réseaux et ensuite dans les médias.
Le New York Times, par exemple, a publié l'image en expliquant: «Le groupe a traversé la mer en provenance de la station balnéaire turque de Bodrum sur un fragile bateau en caoutchouc surchargé avec une quinzaine d’hommes, femmes et enfants». L'image, qui met un visage, un nom et une histoire sur le drame que vivent les migrants, a provoqué une cascade de réactions sur le web. De nombreux internautes s'identifient en effet à ce père bouleversé d'avoir réussi à mettre sa famille en sécurité. «À ceux qui s'en prennent aux migrants sur le web. Regardez ce papa, fuyant la guerre en Syrie et serrant ses enfants. Et pensez-y», a tweeté un internaute.
Le photographe pleure encore en y repensant
C'est Daniel Etter, un photographe allemand, qui a pris cette photo, samedi vers 4h30 du matin sur une plage de Kos, rapporte Der Spiegel. «Je suis bouleversé par les larmes de soulagement de cette famille. C’est pour cela que je fais ce que je fais», a-t-il commenté sur les réseaux sociaux. Le jeune homme de 34 ans a expliqué sur Facebook qu'il n'était pas du genre à s'émouvoir facilement, mais qu'il «pleure encore» quand il pense à la réaction de ce papa.
Il a raconté avoir vu un «bateau en partie dégonflé» s'approcher de la rive. «Ils ne m’ont pas vu tout de suite. À ce moment-là, tout leur est tombé dessus en même temps: la joie de l’avoir fait, l’amour qu’ils portent à leur famille, la douleur de ce qui leur est arrivé auparavant», explique l'Allemand, qui a pu discuter avec la femme de Laith Majid, professeure d'anglais à Deir ez-Zor (est). Elle lui a raconté qu'ils avaient fui leur ville, prise dans la guerre entre les islamistes et l'armée d'Assad, deux semaines auparavant.
Le père de famille aurait déboursé 6 500 dollars pour pouvoir faire ce voyage périlleux avec sa femme, ses trois fils et sa fille. Daniel Etter n'a pas revu cette famille, qui s'était installée «dans une simple tente sur la promenade de la plage» dans l'intention de rejoindre, ensuite, un ferry mis à disposition pour les réfugiés syriens. Ils espéraient ensuite pouvoir partir dans un endroit où leurs enfants pourront vivre en toute sécurité. Peut-être en Allemagne...
(L'essentiel/joc)