Le sport aide la Chine à étendre son influence
La Chine va, dans les années à venir, organiser nombre de compétitions sportives internationales. Pour le pays, c’est une manière d’améliorer son image dans le monde.
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JO 2008, mondiaux d’athlétisme en 2015, mondiaux de basket en 2019 et JO d’hiver en 2022 : les compétitions sportives internationales s’enchaînent en Chine.
Du point de vue des instances internationales du sport, la Chine est un choix sûr, après le succès des JO de Pékin. C’est sans doute ce qui lui a permis de l’emporter face à Almaty, au Kazakhstan pour les JO de 2022.
Les Chinois, en tout cas, ne boudent pas leur plaisir. En 2001, lorsque Pékin avait remporté l’organisation des Jeux olympiques de 2008, la ville était en fête. Les habitants étaient sortis dans les rues pour célébrer la nouvelle. Les Jeux sonnaient, de fait, comme la reconnaissance de l’influence de la Chine dans le monde.
« Le sport offre un point de convergence »
Pour Qin Guo, chercheuse chinoise qui enseigne la communication internationale à l’université Macquarie de Sydney, le sport est un très bon outil pour améliorer l’image du pays.
« Parce qu’elle apparaît très différente, notamment du point de vue idéologique, la Chine a du mal à établir des relations positives avec l’étranger, notamment avec le monde occidental. Et précisément, le sport, à l’écart des idéologies politiques, offre un point de convergence. »
Le nouveau soft power
Une belle carte à jouer. D’autant que, si la Chine est aujourd’hui une puissance économique reconnue, son soft power, c’est-à-dire sa capacité d’influence ou son capital de sympathie, lui, reste à la traîne.
« La puissance de la Chine est reconnue mais pas forcément acceptée. Ce dont est conscient le nouveau gouvernement de Xi Jinping, poursuit la chercheuse. Les événements sportifs permettent à la Chine de montrer ce qu’elle est aujourd’hui. »
Les pays occidentaux frileux
Cet outil de communication, la Chine semble vouloir en profiter au maximum, contrairement à beaucoup de pays occidentaux qui hésitent à prendre en charge de tels événements.
Pour les JO d’hiver 2022, les candidats déclarés s’étaient ainsi désistés tour à tour : le Danemark, la Norvège, la Pologne, la Suisse, l’Ukraine. Trop coûteux, comme l’ont montré les 45 milliards d’euros des Jeux de Sochi, quatre fois plus que le budget initial.
Cet été, le maire de Boston a lui aussi annoncé que sa ville retirait sa candidature à l’organisation des JO de 2024. « Je ne peux pas prendre cette décision qui met les contribuables en danger », s’est-il excusé.
Le sport, nouvelle diplomatie chinoise
Avec la Chine, les organisations sportives internationales tiennent un candidat aux reins solides économiquement, prêt à s’engager pour briller devant le monde.
« Je ne pense pas que les compétitions rapportent vraiment de l’argent. Mais elles sont un investissement qui vaut le coup pour le gouvernement chinois. Il soigne ses relations internationales, tout en offrant du divertissement au public chinois », analyse Qin Guo.
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