
www.diggita.it/v.php?id=1417016" data-caption="L'auto a idrogeno Toyota Mirai presto in vendita via ---> www.diggita.it/v.php?id=1417016" data-credit="automobileitalia/Flickr">
AUTO - Petit à petit, l'hydrogène fait son nid. Quittant celui de l'expérimentation ou l'avaient relégué les ingénieurs pour s'en aller arpenter les rues. En témoigne la Toyota Mirai qui déboule dès septembre en Europe et en vente libre, après son carton japonais.
L'engin, une berline équipée d'une pile à combustible n'utilise pas d'essence, mais de l'hydrogène. Résultat: son pot d'échappement ne rejette que de la vapeur d'eau. Un pur bonheur pour les poumons et le climat. Évidemment, le terme "carton" est un poil appuyé pour une auto qui n'a pas dépassé le score de 1500 commandes au Japon.
Mais le constructeur se l'était joué plutôt modeste au moment du lancement de son usine à gaz et n'en prévoyait que 700. Joli succès donc, qui l'incite à tenter l'expérience chez nous avec un prix qui, pour le moment, est fixé à 77.800 euros en Allemagne, ou les premiers modèles débarquent ces jours-ci. Et Toyota de rêver déjà à une alternative à la voiture électrique pour son modèle hydrogène. Surtout, le japonais espère rejouer aux précurseurs comme il l'a fait avec sa Prius à moteur hybride en 1997 et qui depuis est devenue, du coup, un vrai carton. D'autres Asiatiques, de peur de rater le coche, comme Honda et Hyundai, se sont eux aussi lancés dans l'aventure et disposent de voitures à hydrogènes, même s'ils n'en sont pas encore au stade de la commercialisation grand public.
C'est que, sur le papier, nos Japonais et Coréens ont raison. Car contrairement aux autos électriques qui ne comptent que sur leurs batteries à l'autonomie limitée, comme les Zoe ou Nissan Leaf, les hydrogènes roulent à peu près aussi longtemps qu'une bonne vieille pétrolette sans en repasser par la case station service. En plus, elles ne rejettent strictement rien dans l'atmosphère.
Pratiquement impossible de faire le plein pour le moment
Mais cette nouvelle forme d'énergie mobile pose quelques soucis, d'ordre logistique d'abord, financier ensuite, et en terme de respect de l'environnement pour finir. Prenons la Toyota Mirai et passons sur son très curieux design. C'est une auto de la taille d'une Avensis, la berline moyenne du même constructeur. Sauf qu'elle coûte deux fois plus cher que ce modèle très classique.
Certes, elle n'a pas besoin d'un plein à 80 euros tous les 600 km. Au bout de 500 km, il suffit de la brancher sur une citerne d'hydrogène et en moins de cinq minutes, le réservoir est plein. Mais dans l'état actuel du réseau de distribution d'hydrogène, quasi inexistant, il n'existe même pas de tarif officiel pour ce plein. De plus, même si, par miracle, on dispose d'une citerne chez soi, et si l'on habite en région parisienne, il est impossible de relier Palavas-les-Flots pour la migration estivale.
La seule station existante en France se situe à Saint Lô dans la Manche, plutôt loin de la Méditerranée. Et encore: elle est réservée aux véhicules du Conseil Régional. D'autres collectivités devraient suivre et permettre au public de se brancher sur leurs citernes. Un espoir qui peut encourager les plus militants à craquer pour ce type d'engin étant donné le taux de rejet inexistant en matière de C02.
Une pollution équivalente à un moteur diesel
Sauf que, même dans ce domaine, le gain est loin d'être évident. Si les rejets de l'auto sont nuls, il n'en va pas de même pour la fabrication de son carburant: l'hydrogène qu'elle doit stocker pour avancer. Or, comme le rappellent nos confrères d'Auto-Moto, la production de ce combustible reste polluante et rejette l'équivalent de 100g de C02 au km, soit peu ou prou, le même score qu'un moteur diesel moderne.
Voilà qui relativise l'attrait de ces voitures à hydrogène. Reste que la recherche dans ce domaine avance vite. Le développement d'une fabrication d'hydrogène moins polluante est à l'étude. Mais en attendant, les solutions automobiles non fossiles restent complexes à utiliser au quotidien. Et, hélas, le bon vieux moteur à explosion est, pour l'instant, le moins cher, le plus compétitif en matière d'autonomie et pas forcément le moins polluant. Surtout s'il est hybride. D'ailleurs la nouvelle Toyota Prius, toujours hybride (essence + électricité) fera son apparition en Europe d'ici un petit mois, en même temps que la Mirai. Avec un lancement prévu beaucoup moins discret.