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Billet de blog 23 août 2015

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En défense des lanceurs d’alerte

Julian Assange a été ovationné aux Journées d’été d’EELV lors d’un débat sur les lanceurs d’alerte que j’animais. Retour en vidéos sur une cause fondatrice de Mediapart : le droit de savoir sans lequel il n’est pas de démocratie véritable.

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Julian Assange a été ovationné aux Journées d’été d’EELV lors d’un débat sur les lanceurs d’alerte que j’animais. Retour en vidéos sur une cause fondatrice de Mediapart : le droit de savoir sans lequel il n’est pas de démocratie véritable. 

Le virtuel, c’est du réel (bis, voir ici un précédent billet, de 2014). Journal indépendant et participatif, c’est-à-dire ne vivant que de ses lecteurs et, de ce fait, leur devant des comptes, Mediapart va régulièrement à la rencontre du public. Ce fut notamment le cas ces temps derniers à propos des bouleversements induits par la révolution numérique dans le paysage des médias, avec le surgissement de ces nouveaux héros de la liberté de l’information que sont les lanceurs d’alerte, ces citoyens qui prennent leur risque et assument leur responsabilité pour dénoncer des atteintes aux droits fondamentaux commises à l’abri de la puissance, financière ou étatique.

C’est donc tout naturellement que j’ai accepté l’invitation de la députée européenne Eva Joly à animer, vendredi 21 août à Lille, une table-ronde sur le thème : « Lanceurs d’alerte, ils protègent la démocratie, protégeons les ». Y participaient le député socialiste Yann Galut et les lanceuses d’alerte Stéphanie Gibaud et Nicole Marie Meyer. Mais aussi, en duplex depuis l’ambassade de l’Equateur à Londres, Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks. Ce fut l’occasion d’un moment rare, de rassemblement et de ferveur autour d’une cause commune essentielle pour l’avenir de nos démocraties :

La pétition, lancée par EELV, pour que la France accorde l’asile à Julian Assange peut être signée ici. J’aurais évidemment accepté de la même façon un tel débat sous d’autres parrainages politiques, tant cette cause n’a pas de frontières partisanes. Cependant, par la voix de leur secrétaire général d’alors, Pascal Durand, EELV est la seule formation politique à avoir pris le risque de s’engager sans barguigner, alors même que deux des siens participaient encore au gouvernement, en soutien de l’enquête de Mediapart dans l’affaire Cahuzac. C’était début 2013, et à l’époque, à une date symbolique – le 21 avril 2013 –, j’avais été invité par Pascal Durand à tirer les leçons politiques de cette bataille pour la vérité des faits contre le mensonge des opinions, en ouverture d’un colloque intitulé « Retrouver la démocratie ». Retrouvant cette intervention plus de deux ans après, c’est son ton grave qui me frappe, loin de tout triomphalisme. Hélas, la suite des événements n’a fait que conforter cette alarme : 

Toujours sur ce thème des lanceurs d’alerte, je suis également intervenu le 26 juin dernier à l’Assemblée nationale lors d’un colloque organisé par CCFD-Terre Solidaire à l’occasion des dix ans de la Plate-forme paradis fiscaux et judiciaires. Antoine Deltour, le lanceur d’alerte de l’immense affaire « LuxLeaks », était aussi l’un des intervenants (voir ici son intervention) de ce colloque dont le thème était évidemment la question de justice posée par l’évasion fiscale. Pour ma part, dans l’enceinte de la représentation nationale, j’ai choisi d’axer mon propos sur l’absence de loi fondamentale pour la liberté de l’information en France :

Le même vendredi 26 juin, en fin d’après-midi, je suis également intervenu en ouverture du festival annuel Solidays organisé par Solidarité Sida. Sur un thème semblable, choisi par les organisateurs : « Lanceurs d’alerte, les nouveaux fantassins de la démocratie ». J’ai profité de cette occasion pour rappeler combien les questions de santé, de médicaments, d’industries pharmaceutiques, etc., avaient été posées, dans la lutte contre la pandémie du VIH, par des patients activistes qui, refusant de se vivre en victimes, furent des militants essentiels du droit de savoir :

Bref, la présence active de Mediapart dans la Cité (qui fait partie de mon travail mais que bien d’autres assument dans notre équipe, selon leurs disponibilités) sert à porter des enjeux démocratiques par trop délaissés dans la vie politique professionnelle. C’est ainsi que je fus amené, il y a précisément un an, à faire la pédagogie politique et philosophique de la liberté de l’information à l’Université d’été du Parti socialiste. A l’origine, ce devait être un débat avec Mathieu Pigasse, banquier d’affaires de profession et, par ailleurs, co-propriétaire du Monde et propriétaire des Inrockuptibles ainsi que, plus récemment, de Radio Nova. Faute de contradicteur, ce fut une sorte de cours magistral – mais ce n’était pas de mon fait :

Pour terminer cet inventaire annuel, à la façon d’un rapport d’activité ou d’un compte-rendu de mandat, je glisse cette ultime vidéo, qui date elle aussi de l’été 2014, lors du rassemblement international organisé à Paris par Attac en prévision de la COP21 et de la bataille du climat. Elle résume ce qui lie nos défis professionnels à une exigence démocratique, entre espérance et inquiétude :