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Centrafrique

RCA: des chrétiens réhabilitent un cimetière musulman

En République centrafricaine, le cimetière musulman, situé dans le quartier de Boeing, à Bangui, est en cours de réhabilitation. Ce quartier a longtemps été un fief des milices anti-balaka. Depuis deux ans, il était difficile, pour la communauté musulmane, d'y accéder, pour des raisons de sécurité. Cependant, depuis quelque temps, chrétiens et musulmans travaillent ensemble, main dans la main, pour désherber le terrain. Tout un symbole de paix et de réconciliation.

Ce musulman de Bangui a dû fuir vers l'est pour échapper aux attaques des anti-balaka. Photo datée du 16 octobre 2014.
Ce musulman de Bangui a dû fuir vers l'est pour échapper aux attaques des anti-balaka. Photo datée du 16 octobre 2014. Laurent Correau / RFI
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La route, laissée à l'abandon pendant près de deux ans, est difficilement praticable. Après 7 km d'ornières et de fossés effondrés, une vaste friche en plein désherbage apparaît soudain au détour du chemin. C'est le cimetière musulman de Boeing. Vincent Pingo, pasteur, fait partie du comité de suivi de la réouverture du cimetière. Il se souvient de l'état du terrain lors de sa première visite.

« La première fois, quand nous sommes venus, nous n’avons vu que des herbes. Nous ne pouvions pas sentir qu’il s’agissait du cimetière. Mais aujourd’hui, après les travaux vous avez vus, il y a des tombes qui sont là ainsi que des panneaux de croix et donc cela ressemble maintenant au cimetière », a précisé, à RFI, le pasteur Vincent Pingo.

Depuis près de deux semaines, plusieurs dizaines de chrétiens travaillent d'arrache-pied pour désherber le terrain et faire réapparaitre les tombes. Mamadou Ramadi est membre du comité de pilotage mis en place par le gouvernement.

« Vous voyez, aujourd’hui, sur un cimetière musulman, il y a des chrétiens et des musulmans pour faire ce travail. C’est déjà un très bon départ parce que cela démontre qu’eux-mêmes, dès la base, sont pour la paix », a-t-il ajouté.

Florent Aitai est un des chefs de chantier. Il explique pourquoi c'est important, pour lui, de venir travailler ici.

« Nous sommes en train de désherber sur le cimetière musulman de Boeing. Je suis un chrétien. Ce qui m’a poussé à venir travailler, main dans la main avec les musulmans, c’est la cohésion sociale. Si nous sommes réunis, c’est parce que nous voulons que la paix revienne dans notre pays et pour éviter les problèmes qui se posent encore dans notre pays », a tenu a préciser Florent Aitai.

Il reste encore plusieurs hectares à défricher avant que le cimetière puisse à nouveau retrouver ses fonctions. « Dans trois mois », promettent, d'une seule voix, les ouvriers.
 

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