Publicité
Chronique

Hollande et le syndrome de la page noire

Le président, qui voulait écrire une nouvelle page du quinquennat, se voit triplement ramené à la réalité : terrorisme, panne de croissance, afflux de migrants.

021276899917_web.jpg

Par Cécile Cornudet

Publié le 23 août 2015 à 22:19

C’est un rêve partagé quand finit l’été, et pas seulement par les écoliers. Prendre une page blanche, écrire une nouvelle histoire. François Hollande a prévu pour la sienne un scénario en trois temps. Une interview la semaine dernière dans la presse régionale pour mettre du vert dans son discours et mobiliser pour la Cop 21, au moment où les écologistes se déchirent. Un déplacement en Isère le lendemain pour promettre une nouvelle baisse d’impôts aux classes moyennes en 2016. Un discours devant les ambassadeurs, ce mardi, pour mettre l’accent sur ses réussites internationales alors que sa popularité connaît un petit rebond (+2 points, à 24 % de satisfaits, selon l’Ifop-« JDD »). Du pouvoir d’achat, de l’écologie, une image d’homme qui a résisté à l’Allemagne pour maintenir la Grèce dans l’euro, le pitch était tout trouvé : François Hollande agit et met le cap à gauche.

Mais l’histoire à peine ébauchée, la réalité vient la brouiller et livrer de tout autres images. Le chef de l’Etat reçoit ce lundi en héros les anonymes qui ont maîtrisé le terroriste du Thalys Amsterdam-Paris. Sept mois après les attentats de janvier, l’histoire se répète, la réalité reste noire. Tandis que Bernard Cazeneuve monte au front, que Manuel Valls réfléchit à des mesures pour sécuriser les trains, François Hollande décore les héros et tente d’apporter un peu de positif dans ce climat encore lourd. Forcé de parer au pire alors qu’il voudrait devenir le président des bonnes nouvelles ; impuissant quand il se rêve à l’initiative ; renvoyé aux questions de sécurité quand il ambitionne de reconquérir le cœur de la gauche et de ramener à lui cette frange verte et montebourienne qui prend le large.

A deux ans de l’élection présidentielle, il y a quelque chose de désespérant dans les tentatives du président pour imposer son scénario. Ses pages blanches se brouillent aussitôt, la réalité prend le dessus. Sur les mots « baisses d’impôts » et « écologie » écrits depuis mi-août, sont aussitôt venus s’inscrire ceux de « panne de croissance », de « terrorisme » et de « migrants » qui, par milliers, passent en Serbie pour atteindre l’Union européenne, comme ce fut le cas ce week-end.

ccornudet@lesechos.fr

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité