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Nucléaire : le redémarrage du premier réacteur japonais connaît des ratés

•Quelques jours après le redémarrage de Sendai 1, une infiltration d'eau a été détectée.•Greenpeace proteste après une éruption volcanique à proximité du site nucléaire.

Par Véronique Le Billon

Publié le 24 août 2015 à 01:01

Le 11 août, le président de Kyushu Electric Power, Michiaki Uriu, avait annoncé dans un communiqué le redémarrage officiel et symbolique du premier réacteur japonais, quatre ans après l'accident nucléaire de Fukushima. Mais vendredi, l'exploitant nucléaire de Sendai 1, situé à l'extrême sud-ouest de l'Archipel, a publié un nouveau communiqué faisant état d'une infiltration d'eau de mer dans l'une des pompes du circuit de refroidissement secondaire - la partie non nucléaire de la centrale. Une avarie qui retarde la montée en puissance initialement prévue. Le réacteur, qui a commencé à produire ses premiers kilowattheures, devait parvenir à son rythme de croisière début septembre.

« Risque sismique »

Si l'éventualité de problèmes techniques lors des opérations de redémarrage de Sendai 1 n'avait pas été exclue par les experts et les régulateurs, l'avarie s'est doublée, le 15 août, du relèvement du niveau d'alerte d'un volcan situé à seulement 50 kilomètres à vol d'oiseau de la centrale, sur l'île Sakurajima. « La probabilité d'une éruption à grande échelle augmente », a indiqué l'agence nationale de météorologie, qui a observé une petite éruption la semaine dernière. L'ONG antinucléaire Greenpeace a immédiatement appelé à l'arrêt de Sendai 1. « La prise en compte du risque sismique est tellement lacunaire, qu'elle ne respecte même pas les propres lignes directrices de la NRA [l'Autorité de contrôle japonaise, NDLR], telles qu'elles ont été définies suite à l'accident de Fukushima. Il en va de même pour la prise en compte du danger que représente le Sakurajima, un volcan situé dans les environs de la centrale », indiquait Greenpeace avant le relèvement du niveau d'alerte du volcan par l'agence de météorologie. « Nos analyses ont montré que, même sans que la lave n'atteigne la centrale, les cendres volcaniques pourraient provoquer un sinistre nucléaire majeur sur le site », a expliqué Mamoru Sekiguchi, un militant de Greenpeace cité par l'AFP. La NRA ne s'est pas officiellement exprimée sur le sujet, mais a indiqué à l'agence Bloomberg que Kyushu Electric Power avait pris des mesures appropriées au risque volcanique.

V. L. B.

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