“Le héros des multiples manifestations contre le Parti des Travailleurs de Dilma Rousseff est le juge fédéral Sergio Moro, qui instruit le dossier du scandale Petrobras”, affirme El Pais. Depuis mars 2014, il travaille à démanteler tout le système de corruption autour du géant pétrolier contrôlé par l’Etat Petrobras, et tout le système politique qui le soutenait. Il n’a pas hésité à s’attaquer à l’icône Lula, ancien président du Brésil et figure de la gauche latino-américaine. 
 

“Convaincu du rôle qui lui a été attribué dans l’Histoire, Moro cite régulièrement le cas du Watergate, symbole des abus d’un président. Il semble lancer un message aux désespérés : nous pouvons faire l’histoire, et les faire tomber”, ajoute le journal espagnolC’est lui qui a rendu public mercredi 16 mars la conversation entre la président Dilma Rousseff et l’ex-président Lula, où elle lui propose d’entrer au gouvernement pour échapper à la justice.
 

Dans les manifestations d’août dernier contre le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff, des tee-shirts à l’effigie de Sérgio Moro et des affiches le remerciant pour son travail émaillaient la foule, rapporte Carta capital qui publiait la photo d’une pancarte brandie pendant la manifestation, “Sergio Moro, exterminateur des corrompus”. 

Sérgio Moro, juge fédéral de 43 ans, traque depuis une dizaine d’années les auteurs de corruption et de blanchiment d’argent. Mais c’est l’affaire Petrobras qui l’a révélé au grand public en 2014, quand a éclaté l’immense scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière publique.
 

“Idolâtré par beaucoup comme une espèce de justicier implacable, [il] ne regarde pas la fortune ni les engagements politiques quand il est nécessaire d’envoyer des suspects à la barre du tribunal”, rapporte le journal portugais Económico.

Sérgio Moro est devenu une icône pour les Brésiliens qui se sentent impuissants face à la guerre contre la corruption qui paraît perdue d’avance”, constate l’édition brésilienne du journal El País.

Sérgio Moro ne flanche pas quand il s’agit de dénoncer et d’envoyer devant un tribunal des personnalités influentes considérées comme intouchables, et c’est ce qui plaît aux Brésiliens, poursuit le journal. Le juge, qui est aussi professeur d’université dans la ville où il exerce, à Curitiba (sud du Brésil), apparaît comme l’homme providentiel qui, appuyé par le système judiciaire, “est en train de réécrire l’Histoire”.