Après l'hotellerie piétinée par Airbnb, après le transport urbain révolutionné pour le meilleur ou pour le pire par Uber, après la librairie redessinée par Amazon, l'Allemand Ohlala éradiquera-t-il le proxénétisme en rhabillant la prostitution? C'est en tout cas le pari tenté par une start-up berlinoise dirigée par une certaine Pia Poppenreiter, un nom d'emprunt.

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Son service est actuellement testé exclusivement dans la capitale allemande, mais le parfum de scandale n'a pas attendu pour franchir les frontières. "Ohlala" qui prend la forme d'une application web en attendant d'être disponible sur mobile, entend faciliter les relations sexuelles tarifées entre particuliers, à des prix négociés de gré à gré.

"Laisser le choix aux femmes de monnayer leurs charmes"

Le service fonctionne en fait à rebours de celui d'Uber, mais sa finalité est la même. Le ou la Berlinois(e) en quête d'une relation éphémère précise sa recherche sur le site en remplissant des champs prédéfinis: quartier, horaire, prestation demandée et tarif souhaité... En quelques clics, la requête est diffusée aux membres prêts à louer leurs charmes qui décident d'accepter, ou non, la "mission" proposée. Client et prestataire sont ensuite mis en relation.

"L'idée est de laisser le choix aux femmes de monnayer leurs charmes tout en éliminant les intermédiaires potentiels, les obligations d'agenda et tous les autres risques et contraintes avec lesquels une Escort doit composer", explique sans sourciller la créatrice de l'application contactée par nos confrères du site américain TechCrunch. Le seul intermédiaire qui demeure, c'est justement Ohlala et Pia Poppenreiter estime se contenter d'organiser une activité commerciale régulière de vente de service entre particuliers, à la mode Uber.

Anonymat des prostituées préservé

Autre avantage, les prostitué(e)s occasionnel(le)s voient leur anonymat préservé dans la mesure où ils n'ont nul besoin d'un profil public pour attirer le client. Enfin, souligne la créatrice du service, le rapport de force est inversé puisque c'est désormais le "prestataire" qui choisit son client.

Restent au moins deux écueils qui pourraient bien contrarier les rêves de grandeur de la start-up allemande qui s'imagine déjà en nouvel acteur de l'uberisation annoncée des économies: son service tomberait dans de nombreux pays immédiatement sous le coup de la loi, notamment en France, et rien ne dit que les Store associés aux systèmes d'exploitation de nos smartphones accepteront de référencer une telle application. On peut déjà parier qu'elle serait immédiatement interdite chez Apple, réputée pour sa pudibonderie.

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