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Burundi : Amnesty dénonce « l’usage de la torture contre des membres de l’opposition »

L’ONG a recueilli plusieurs témoignages attestant, outre la torture et les mauvais traitements, le caractère arbitraire des arrestations et détentions et l’absence d’avocat.

Le Monde avec AFP

Publié le 24 août 2015 à 14h55, modifié le 24 août 2015 à 13h29

Temps de Lecture 2 min.

La police burundaise est accusée de torturer les opposants au président.

« Ils ont pris un bidon de cinq litres rempli de sable et l’ont attaché à mes testicules. Ils l’ont laissé comme ça pendant une heure, je me suis évanoui. (...) Puis quand je suis revenu à moi, ils m’ont fait asseoir dans une flaque d’acide de batterie. »

Ce témoignage est l’un de ceux recueillis par l’ONG Amnesty International, qui les a rassemblés dans un rapport publié lundi 24 août, dans lequel elle dénonce la torture dont sont victimes les opposants au président burundais.

« L’usage de la torture et autres mauvais traitements contre des membres de l’opposition politique, ou supposés tels, semble se répandre et s’aggraver » au Burundi depuis qu’a éclaté, à la fin d’avril, un mouvement de contestation contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, finalement réélu le 21 juillet, écrit l’organisation de défense des droits humains.

Selon les témoignages recueillis par l’organisation, tant la police que le service national de renseignement (SNR) multiplient les tortures : les détenus sont frappés avec des câbles électriques, matraques, barres de fer, violemment piétinés, menacés de mort ou font l’objet de simulacre d’exécution.

Tessons

L’ONG a recueilli plusieurs témoignages attestant, outre la torture et les mauvais traitements, le caractère arbitraire des arrestations et détentions et l’absence d’avocats.

Un manifestant a par exemple raconté les heures qui ont suivi sont arrestation :

« Ce soir-là, ils m’ont mis dans une toute petite pièce. Je n’avais pas la place de m’allonger, j’ai dû dormir assis. Le lendemain, ils m’ont conduit dans une pièce tout aussi petite, dont le sol était jonché de petits cailloux. J’y ai passé toute la journée.

Le troisième jour, ils m’ont conduit dans une pièce avec un tas de bouts de verre et ont menacé de me couper avec ces tessons. Ils m’ont demandé d’écrire la liste de toutes les personnes que je connaissais et de signer un document dans lequel je m’engageais à ne plus participer à aucune manifestation. Je l’ai signé. »

Le rapport comprend aussi le témoignage du journaliste Esdras Ndikumana, 54 ans, correspondant de l’AFP et de Radio France Internationale (RFI), arrêté le 2 août par le SNR et sévèrement battu durant deux heures.

Outre la torture et les mauvais traitements, Amnesty dénonce le caractère arbitraire des arrestations et détentions et l’absence d’avocat, de médecin et de visite de proches. Ni la police ni le SNR n’ont souhaité s’exprimer sur ce rapport.

Attaques contre la police

Le président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, a prêté serment le 20 août pour un troisième mandat, que ses adversaires jugent contraire à la Constitution et à l’accord d’Arusha ayant ouvert la voie à la fin de la guerre civile au Burundi. L’annonce de sa candidature avait déclenché six semaines de manifestations, quasi quotidiennes à Bujumbura, finalement étouffées par une sanglante répression. Les autorités ont également maté en mai une tentative de coup d’Etat militaire.

Malgré la réélection de M. Nkurunziza, à l’issue d’une présidentielle jugée non crédible par la quasi-totalité de la communauté internationale, la situation sécuritaire continue de se dégrader, avec des attaques nocturnes contre la police et des assassinats ciblés à Bujumbura et en province.

Le Monde avec AFP

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