Eleveurs : les nouveaux énergiculteurs ?

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Unité de méthanisation
Unité de méthanisation
© Saria Industrie

Le gouvernement a revu à la hausse les tarifs de rachat de l'électricité produite par la méthanisation Un coup de pouce selon lui qui pourrait aider les éleveurs à arrondir des fins de mois très difficiles.

La méthanisation permet de transformer les déchets agricoles comme le lisier de porc et les déchets alimentaires en bio gaz. On les fait fermenter. Le gaz peut être injecté dans le réseau de distribution ou brûlé dans un groupe électrogène qui produit de l'électricité. Les tarifs de rachat augmentent de 10 à 20% selon la taille du méthaniseur.

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Pour une installation qui digère les déjections de 200 vaches, le gain peut aller jusqu'à 50 000 euros par an.

Mais l'investissement est tel qu'il faut tout de même avoir les reins solides. 6 millions d'euros le mégawatt. Un mégawatt c'est la taille moyenne des méthaniseurs agricoles.

Avec un retour sur investissement de 8 à 10 ans si tout va bien.

Mais les pionniers comme Géotexia en Bretagne perdent de l'argent. Les coûts de fonctionbement sont plus élevés que prévu. Il arrive aussi que la matière première manque. Le pouvoir méthanogène, la capacité des déchets à produire du biogaz, ce pouvoir est bien meilleur lorsque l'on ajoute des matières organiques alimentaires aux déjections animales .Mais si les supermarchés par exemple décident de vendre leurs déchets ailleurs, c'est la catastrophe.

Et puis les installations viennent d'Allemagne. Il n'y a pas d'industrie en France pour les fabriquer. Et les Allemands méthanisent essentiellement du maïs, ce n'est pas vraiment la même soupe que les déchets agricoles et agroalimentaires. Il y a donc souvent des problèmes techniques . Les français se plaignent que dans ce cas, le service après-vente des entreprises allemandes est quasi inexistant. En gros c'est "débrouillez-vous".

Le monde de l'élevage a réagi positivement à cette hausse des tarifs.

L'Assemblée permanente des chambres d'agriculture trouve la démarche intéressante, pour elle tout est bon à prendre, mais elle tempère :ce n'est pas ça qui va régler la crise profonde de l'élevage.

Elle ajoute que lorsque les trésoreries sont à sec, comment songer à investir dans la méthanisation ?

Il existe 300 méthaniseurs en France contre plus de 7 000 en Allemagne . Même si le modèle allemand n'est pas forcément un bon exemple : il utilise des cultures dédiées à la production de biogaz. Des cultures qui ne sont plus consacrées à l'alimentation des hommes.

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