Un vent de panique souffle sur les places boursières de la planète. Après une chute spectaculaire lundi, la Bourse de Shanghai a ouvert de nouveau en forte baisse ce 25 août. Les indices les plus importants ont perdu plus de 6 % en début d’échanges.

Lundi, déstabilisé par le plus important effondrement des places financières asiatiques depuis huit ans, Wall Street était gagné par la panique provoquée par l’inquiétude des investisseurs face aux perspectives de l’économie mondiale : le Dow Jones avait chuté de 4,8 % en début de séance. Le Nasdaq de 5,5 %. En revanche, en Australie et au Japon (Tokyo), les Bourses ont résisté à la dégringolade.

La presse économique s’inquiète : “Les turbulences sur les marchés nous rappellent la voie délicate qu’a prise le monde”, commente le Financial Times pour qui le “lundi noir” du 24 août pointe les choix très durs de Pékin : “Les autorités ne cherchent plus à éviter ou nier le carnage. Il y a tout simplement trop de rouge sur les écrans des courtiers.” Le monde, affirme le quotidien de la City, ne peut désormais plus regarder avec insouciance le chaos financier en Chine. A travers le globe, les Bourses ont suivi Shanghai dans sa chute.

“Pour la Chine, les défis économiques sont énormes. Le pays se trouve face à un ralentissement important des investissements, et ce à un moment où il est loin d’avoir achevé la transformation de son économie vers plus de consommation intérieure. Il est tentant d’envisager de faire demi-tour là où c’est possible. Malheureusement, ça ne l’est pas.”

Pour le Spiegel Online, en Allemagne, la multitude de crises financières survenues ces dernières années est révélatrice d’encore autre chose : “Quelque chose ne tourne pas rond dans le capitalisme mondial”, écrit le chroniqueur financier du site d’information.

Ainsi, il identifie un point commun entre la crise du crédit aux Etats-Unis, la crise de l’euro en Europe et la crise de la Bourse en Asie : “Elles ont été déclenchées localement mais ont des conséquences planétaires ; aux Etats-Unis, c’était la politique qui voulait transformer chaque citoyen en propriétaire ; en Europe, la dette grecque ; en Chine, une bulle de dettes régionale”, affirme-t-il.

Mais tandis que souvent une économie nationale est capable de rebondir automatiquement après une crise, la situation est différente dans une crise globale. “Comme toutes les grandes économies du monde – les Etats-Unis, la zone euro, la Russie, la Chine, le Japon, et l’Asie du Sud-Est – ont vécu leurs crises fondamentales durant ces deux dernières décennies, plus personne ne peut jouer le rôle de locomotive économique. La croissance mondiale ralentit constamment.”