Belgique. On a testé pour vous : le contrôle des armes sur le réseau TGV

“Action, réaction”. Vendredi 21 août, un terroriste présumé était empêché de justesse de commettre un attentat sanglant à bord d’un Thalys Amsterdam-Paris, note le journal populaire La Dernière Heure-Les Sports. “72 heures après le drame, on nous vante l’‘intensification des contrôles de sécurité sur les lignes internationales’. Voyons voir.”

C’est donc muni d’un sac à dos et d’une arme factice à canon long, “sortant discrètement du sac”, qu’un journaliste du quotidien belge s’est lancé dans une expédition aller-retour de la station de métro la plus proche de la rédaction, à Bruxelles, jusqu’à Lille. Une expédition dont il livre un compte rendu détaillé, à la première personne du pluriel, documentant son récit par des photos de chaque étape.
 

“Corser les choses”

Métro, escalators, gare, train : personne ne semble détecter son curieux équipement, qui s’est enrichi en chemin d’un couteau de cuisine doté d’une lame de 20 cm, “par analogie avec [le suspect] El-Khazzani, qui était également muni d’armes blanches”. Ni les passagers, ni les contrôleurs, ni les soldats en patrouille auxquels il va jusqu’à adresser la parole. Dans le train, “nous abandonnons volontairement notre sac sur le siège qui nous est dévolu, avant de filer au wagon bar. Huit minutes plus tard, à notre retour, personne ne s’est soucié de ce qui pourrait être un sac suspect”.
 

Arrivé à Lille, le journaliste décide de “corser les choses” et fait l’acquisition de “l’attirail de celui qui cherche à ne pas se faire reconnaître, y compris par les caméras de sécurité : un gilet à capuche, des lunettes de soleil ainsi qu’une casquette. On a beau traverser la gare en long et en large, aucun employé SNCF ne tique.”

C’est donc totalement incognito et presque dépité que le reporter regagne la gare de Bruxelles-Midi, toujours muni de son sac et de ses lunettes noires. Il prend un “ultime” selfie devant le bureau de police de la gare et s’interroge : “Est-il responsable qu’aucun citoyen n’ait décelé une once d’attitude louche […] ? La sécurité commence dans le regard, responsable et pas malsain, de chacun. Quant aux contrôles renforcés promis par le gouvernement, on imagine qu’ils sont restés bloqués en gare…”