Val-de-Marne : ces élus socialistes sommés de payer leurs cotisations

Val-de-Marne : ces élus socialistes sommés de payer leurs cotisations

    Lorsque les trésoreries sont en difficulté, le moindre sou compte. C'est un peu l'état d'esprit au Parti socialiste. Ils seraient quelque 29 000 adhérents à ne pas être à jour de leurs cotisations. Au printemps, après la nouvelle défaite aux départementales, et donc la perte d'élus et de rentrées d'argent, Solférino a adressé une lettre de rappel à ses ouailles un peu oublieuses. Les statuts prévoient cette procédure après deux ans de non-paiement. Les fautifs ont alors un délai de six mois pour régler l'ardoise. Faute de quoi, ils sont radiés du parti. A moins qu'au détour d'une travée, en pleine université d'été, ce week-end, quelques chèques soient signés.Dans les rangs de la fédération du Val-de-Marne, deux élus sont en ligne de mire. Et pas des moindres : Michèle Sabban, ex-première secrétaire fédérale et conseillère régionale depuis 1998 mais aussi Abraham Johnson, adjoint au maire de Créteil, réélu en mars conseiller départemental et à ce titre, président du groupe PS au Département.« Nous regrettons cette situation, avoue le tout nouveau premier secrétaire fédéral, Jonathan Kienzlen. Ce sont deux camarades de qualité. Mais c'est le national qui a engagé la procédure. Nous sommes prêts à intervenir pour obtenir une médiation ou un échéancier. »Il est vrai que la note commence à être salée. Un élu doit verser au pot commun 10 % de son indemnité. En 2014, après les municipales catastrophiques, la fédération a augmenté le montant. Selon un cadre du parti, Michèle Sabban doit « environ 25 000 â?¬ », quant à Abraham Johnson, sa dette s'élève « entre 45 000 et 50 000â?¬ ».Des montants qui ne passent guère auprès de certains adhérents. « C'est inadmissible, s'étrangle ce socialiste. Question de principe. Sans le parti, ils ne sont rien. » Comment en est-on d'ailleurs arrivé à de telles sommes ? L'affaire traîne depuis des années. Mais jusque-là, le PS ne semblait guère s'en préoccuper.Contactée ce jeudi, Michèle Sabban, qui revenait de La Rochelle, dénonce « les dérives totales de son parti ». « Je paie ma cotisation depuis 1979. Ce n'est pas de gaieté de cÅ?ur que j'en suis arrivée là. C'est un problème de fond. Je suis en désaccord avec mon parti et je ne suis pas la seule. »De son côté, Abraham Johnson n'estime pas « avoir commis de faute ». « Je ne me sens pas l'envie de justifier la nature des relations que j'ai avec mon parti », rétorque-t-il. Non sans y voir une certaine machinationâ?¦ L'avocat est en effet considéré comme l'une des étoiles montantes de Créteil. Des comptes pourraient bien se régler ce week-end à La Rochelle.Le PS 94 se serre la ceinture Le non-paiement par certains élus de leurs cotisations n'arrange pas les finances du PS 94. Même si la trésorerie reste saine. Les socialistes du Val-de-Marne ont dû se serrer la ceinture comme dans d'autres fédérations. Avec la perte de villes aux municipales ou à la suite de désaccords avec les communistes, le PS a perdu 30 % de ses élus. Un phénomène qui s'est poursuivi avec les départementales. Dès 2014, la fédération a engagé un plan d'économies, sans toucher au personnel. Conséquence la plus visible, la disparition de permanences, comme à Fontenay, ou Villiers. « C'est compliqué, avoue Frédéric Massot, secrétaire de section. Pour se réunir, on doit réserver des salles et/ou s'installer chez des militants. »