Un Français choisi par la NASA pour vivre pendant un an sur Mars (ou presque)

Cyprien Verseux, un Français de 25 ans a été sélectionné par la NASA pour participer à une mission d'un an visant à simuler la vie sur Mars. Une aventure qui s'apprête à démarrer sur les flancs d'un volcan à Hawaï.

Un Français choisi par la NASA pour vivre pendant un an sur Mars (ou presque)
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Un Français choisi par la NASA pour vivre pendant un an sur Mars (ou presque)

Passer 365 jours en totale isolation sur l'île d'Hawaï, voilà ce que s'apprête à vivre un Français de 25 ans. Cyprien Verseux, un astrobiologiste travaillant à l'Université de Rome a été sélectionné par la NASA aux côtés de cinq autre personnes pour participer à une aventure un peu particulière. Installés sur les flancs désertiques d'un volcan, ces volontaires vont pendant un an simuler la vie sur Mars.

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Baptisé HI-SEAS (Hawaiʻi Space Exploration Analog and Simulation), cette mission, la quatrième de ce type, est la plus longue jamais menée et démarrera le 28 août. L'équipage est composé de six personnes, trois hommes dont Cyprien et trois femmes. Pendant les 365 jours, ces derniers vont vivre en isolation au sein d'un dôme de 140 mètres carrés de superficie répartis sur deux niveaux et implanté à 2.400 mètres sur les flancs du volcan Mauna Loa.

Coupés du monde, les volontaires devront manger des aliments déshydratés et ne pourront sortir qu'en portant un scaphandre. L'objectif est de préparer une future mission sur Mars et surtout d'évaluer les effets psychologiques qu'un tel voyage pourrait avoir sur les astronautes. C'est pourquoi pour la quatrième fois, la NASA a sélectionné des volontaires disposant de nerfs solides et de nature optimiste afin de les étudier minutieusement.

Des volontaires suivis avec des caméras et capteurs

L'équipage sera ainsi suivi avec des caméras, des capteurs de mouvement mais aussi d'autres méthodes. "On a des capteurs qui vont en temps réel voir les interactions qu'on a, la distance entre les gens, la façon dont on se parle, et en même temps nos paramètres vitaux, par exemple notre rythme cardiaque quand on interagit avec les autres", a expliqué à France Info Cyprien Verseux.

"Il y a aussi des questionnaires, des échantillons de salive de peau, où les scientifiques vont pouvoir détecter les niveaux de nos hormones de stress", a-t-il ajouté au micro de la radio. De leur côté, les scientifiques de l'Université d'Hawaï récolteront les données afin d'étudier la cohésion du groupe durant les 365 jours et l'impact de l'isolation sur le moral et la santé des volontaires.

"Plus chaque mission devient longue, plus on comprend mieux les risques du voyage spatial", a commenté Kim Binsted, principal responsable du programme HI-SEAS. "Nous espérons que cette mission à venir va renforcer notre compréhension actuelle des facteurs sociaux et psychologiques mis en jeu dans l'exploration spatiale de longue durée, et qu'elle donnera à la NASA des données solides sur comment sélectionner et soutenir un équipage qui travaillera en cohésion une fois dans l'espace".

Prêt à partir

Cyprien Verseux a démarré la préparation depuis plusieurs semaines déjà et a prévu de raconter son aventure sur son blog intitulé Walking on red dust ("marcher sur le sable rouge"). A quelques heures du départ, il a confié à France Info : "je suis plutôt curieux de voir comment je vais réagir, je ne suis pas inquiet car je sais que tous les membres de l'équipe sont stables psychologiquement et ont les capacités pour survivre pendant un an dans ces conditions... a priori".

Durant ce voyage, il prévoit de continuer ses recherches mais aussi d'apprendre le russe, de danser la salsa et de jouer d'un instrument. "Je vais travailler pour une cause qui est la plus importante en tant que scientifique", a-t-il précisé repris par le Parisien. Et si une véritable mission s'organise vers la planète rouge, il ne désespère pas d'en faire partie. Toutefois, il faudra encore attendra alors que la NASA espère mettre en place une première mission en 2030.

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