Grèce : Syriza en tête des intentions de vote pour les législatives
Malgré la défection d’une partie de ses troupes, Alexis Tsipras est en tête d’un sondage pour les élections anticipées prévues le 20 septembre.
Par Les Echos
L’ex-Premier ministre grec Alexis Tsipras est peut-être en passe de gagner un nouveau pari : son parti de la gauche radicale, Syriza, est en tête des intentions de vote, avec 23%, pour les élections législatives anticipées qui auront lieu le 20 septembre, selon un sondage de l’institut ProRata publié, vendredi, par le quotidien « Efimerida ton Syntaktondans », le premier depuis sa démission, le 20 août dernier. Point intéressant : cette consultation a été réalisée après l’annonce de la création du nouveau parti Unité populaire par les 25 « frondeurs » de Syriza, dirigés l’eurosceptique Panagiotis Lafazanis, sont crédités de 3,5 % des intentions de vote -ce qui leur permettrait de dépasser le seuil de 3 % nécessaire à leur entrée au Parlement.
Bien qu’elle soit ainsi confrontée à la défection d’une partie de ses troupes à la suite du 3ème plan d’aide accordé à la Grèce par ses créanciers, Syriza devance de 3,5 points la droite Nouvelle-Démocratie (ND), créditée de 19,5%, et les néonazis d’Aube dorée, dont les cadres sont poursuivis en justice, arrivent en troisième position, avec 6,5%. Le parti centriste To Potami de l’ancien journaliste de télévision Stavros Theodorakis obtient 4%, et les socialistes du Pasok, qui ont longtemps dominé la vie politique grecque avec ND avant de s’effondrer, ne sont crédités que de 4,5%. Un quart des personnes interrogées (25,5%) se déclarent toutefois encore indécises.
Repli de son audience
Ce sondage montre toutefois que Syriza enregistre un repli de son audience. La précédente enquête de ProRata, publiée début juillet, montrait une avance plus substantielle pour Syriza avec 26%, contre 15% à Nouvelle démocratie. Il révèle également que 64% des personnes interrogées estiment qu’Alexis Tsipras a eu tort de provoquer une nouvelle échéance électorale. En revanche, 68% des Grecs sont favorables au maintien de leur pays au sein de la zone euro à tout prix, même si cela signifie plus d’austérité.
A lire :
> Réformer tambour battant Syriza et la Grèce : la difficile équation de Tsípras > POINT DE VUE : De la stratégie électorale en Grèce
Rassembler ses troupes
Alexis Tsipras a annoncé sa démission après seulement huit mois au pouvoir, provoquant un scrutin anticipé qui se tiendra le 20 septembre prochain, selon un décrêt présidentiel publié ce vendredi. Le dirigeant de 41 ans espère rassembler ses troupes alors que Syriza s’est déchiré sur la nouvelle cure d’austérité imposée aux Grecs dans le cadre d’un nouveau plan d’aide international.
« Le peuple grec va donner un mandat fort pour le présent et pour l’avenir », à l’issue de ces élections, a prédit Alexis Tsipras dans une déclaration publiée, vendredi, par le journal du parti, « Avgi ». « La Grèce ne peut revenir en arrière et ne reviendra pas en arrière », a-t-il ajouté. « Elle n’ira que de l’avant ».
Sources : AFP, Reuters