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Egypte

Égypte: trois ans fermes pour trois journalistes d'al-Jazira en appel

La cour d’assises du Caire a condamné, en appel, ce samedi 29 août, trois journalistes de la chaîne de télévision qatarienne al-Jazira à trois ans de prison ferme. Ces derniers avaient été condamnés à des peines de sept à dix ans de prison lors d’un premier procès. Les condamnés peuvent encore aller en cassation ou invoquer une grâce présidentielle. Du Canada à l'Union européenne, les réactions occidentales sont outrées.

Des peines de sept à dix ans de prison avaient été prononcées en première instance, en juin 2014.
Des peines de sept à dix ans de prison avaient été prononcées en première instance, en juin 2014. REUTERS/Asmaa Waguih
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Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Le jugement a été accueilli par les cris des condamnés et de leurs familles qui se sont dit choqués par la sévérité des peines. Les journalistes de l’antenne anglaise de la chaîne al-Jazira avaient été arrêtés en décembre 2013 dans une suite d’un grand hôtel du Caire transformé en studio de diffusion. Ils avaient été accusés d’avoir rejoint une organisation illégale, la confrérie des Frères musulmans, et de diffuser de fausses informations de nature à porter atteinte à la sécurité de l’État et à la paix sociale.

Après une première condamnation à des peines de sept à dix ans de prison, le journaliste australien Peter Greste avait obtenu de pouvoir rentrer chez lui pour y accomplir sa peine s’il était condamné en appel.

Le journaliste égypto-canadien Mohamed Fahmy avait renoncé à sa nationalité égyptienne pour pouvoir profiter de la même loi, mais n’avait pu quitter l’Égypte. L’affaire avait provoqué une vague de condamnations internationales.

Une décision « scandaleuse »

Dès l'annonce du verdict, le directeur exécutif de l'antenne anglophone de la  chaîne qatarienne a réagi, dénonçant une condamnation « scandaleuse et répugnante ». Al-Jazira elle-même, via un communiqué, a fustigé « une attaque délibérée contre la liberté de la presse » et « une affaire politisée ». « Être condamnés comme des terroristes sans aucune preuve matérielle est franchement scandaleux », a déclaré de son côté le journaliste Peter Greste. Expulsé en février, il a été condamné ce samedi par contumace à trois ans de prison comme ses deux collègues.

Le Canada a exigé la libération « immédiate et sans condition » du journaliste égypto-canadien. « Le gouvernement du Canada continue de demander au gouvernement égyptien d'utiliser tous les moyens à sa disposition pour résoudre le cas de M. Fahmy et permettre son retour immédiat au Canada », a déclaré la secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Lynne Yelich.

Un revers pour la liberté d'expression

La communauté internationale n'est pas en reste d'indignation. Déception, consternation, inquiétude : les mots prononcés par les gouvernements occidentaux à l'annonce du verdict sont souvent les mêmes.

Il y a d'abord l'angoisse pour le sort des ressortissants étrangers parmi les condamnés, comme le Canado-Egyptien Mohammed Fahmy. Ottawa demande au gouvernement égyptien « d'utiliser de tous les moyens pour permettre son retour immédiat au Canada ».

Mais la sentence est avant tout vue comme un revers pour la liberté d'expression en Égypte. L'Union européenne a dit attendre du Caire que les mesures tangibles soient prises pour que les journalistes puissent exercer leur métier en toute sécurité. La Grande-Bretagne, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, s'est dit « profondément préoccupée » par la décision de la justice égyptienne.

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