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Luc Besson fait monter la pression pour tourner « Valérian » en France

Fleur Pellerin, la ministre de la Culture, serait « ravie » que le cinéaste bénéficie d’aménagements à l’étude.

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French film director Luc Besson listens at a press conference in Taipei on November 1, 2013. French director Luc Besson on November 1 rejected reports that his new movie "Lucy" was about a drug mule and that he was ready to end shooting in Taipei after being harassed by paparazzi. AFP PHOTO / Mandy CHENG

Par Nicolas Madelaine

Publié le 25 août 2015 à 20:49

Le lobbying de Luc Besson est peut-être sur le point de payer. Le réalisateur français, qui pour mieux exporter ses films n’hésite pas à tourner en langue anglaise, s’estime victime de la réglementation française encadrant les aides en faveur du septième art. La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, a néanmoins fait comprendre mardi soir qu’elle travaillait à un aménagement de la loi permettant à Luc Besson de tourner sa superproduction « Valérian » en France et non pas en Hongrie.

En effet, alors que le cinéaste avait réclamé sur RTLque son film à 170 millions d’euros puisse bénéficier du crédit d’impôt français malgré un tournage en anglais, la ministre a déclaré « continuer à travailler pour rendre ces dispositifs encore plus attractifs ». Elle a ajouté qu’elle serait « évidemment ravie si le film de Luc Besson pouvait en bénéficier pour que les emplois qu’il promet et la valeur ajoutée que créerait le tournage de ce film en France puisse bénéficier à notre territoire plutôt qu’à celui de nos voisins… »

Luc Besson a prévu de sortir cette adaptation de la BD de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières en juillet 2017 et de commencer le tournage en janvier prochain. Fleur Pellerin a expliqué qu’il s’agissait « d’un sujet de loi de finances » et que « les arbitrages seront rendus début octobre » . En jeu, 1.200 emplois pendant six mois et un gain d’activité économique pour la France de 30 à 50 millions d’euros, selon Luc Besson. La Rue de Valois précise qu’il ne s’agit pas de traiter Luc Besson comme un cas à part, mais bien de procéder à un aménagement fiscal dans le cadre général.

Flou juridique

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La question de l’extension du crédit d’impôts aux projets internationaux se pose depuis longtemps. La production de « Versailles » assurait il y a un an avoir fait un lobbying intense pour que la série phare de la rentrée de Canal+ bénéficie de ce dégrèvement fiscal bien qu’elle soit tournée en anglais. Elle s’était félicitée d’avoir fait modifier la réglementation.

Le système de crédit d’impôt cinéma permet à une société de production de déduire de son imposition 20 % de certaines dépenses de production effectuées en France. Mais Luc Besson, à cause de la langue anglaise du tournage, affirme se trouver dans un flou juridique : « Le seul problème, c’est que je suis un film français en langue anglaise, donc j’ai le droit à zéro en tant que film français. En tant que film étranger du coup, j’ai droit à zéro parce que le producteur est français. Je suis dans une espèce de trou juridique », a-t-il expliqué. « J’ai envie de tourner dans mon pays avec des techniciens français, a poursuivi l’auteur de « Lucy ». Ça me met les boules comme on dit. J’ai prévenu les autorités ». Et de citer le nom de François Hollande, le président de la République.

Le cinéaste et producteur récupérerait fiscalement de 35 % à 40 % de l’investissement total s’il choisissait de réaliser son film en Hongrie, comme il envisage de le faire. La délocalisation lui permettrait d’économiser de 15 à 20 millions. « Je suis patriote, mais 15 à 20 millions ça commence à faire un peu lourd [...] », a-t-il ajouté.

Revenant sur la polémique concernant son statut fiscal personnel, le réalisateur, qui est devenu résident fiscal en Californie, a expliqué payer « à peu près 20 % d’impôts aux Etats-Unis et 80 % en France ».

Nicolas Madelaine

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