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Dans le Var, l’opposant numéro un au FN s’appelle Boudjellal

Le président du Rugby club Toulon, Mourad Boudjellal, est en guerre ouverte avec le Front National et multiplie les sorties contre la formation nationaliste.

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Publié le 25 août 2015 à 17h07, modifié le 30 août 2015 à 15h38

Temps de Lecture 3 min.

Mourad Boudjellal, le président du Rugby Club de Toulon, multiplie les sorties contre le Front national.

Et si le meilleur opposant au Front national dans le sud de la France se trouvait sur un terrain de rugby ? Plus exactement dans les travées du stade Mayol, temple du Rugby club de Toulon (RCT), en la personne de son président, Mourad Boudjellal ? Ce dernier n’a jamais caché son opposition au parti d’extrême droite. Dernier épisode en date : lors du match contre le Stade français, perdu par les Toulonnais, le 21 août. Dans une ­petite vidéo précédant la partie, les spectateurs – dont Frédéric Boccaletti, le patron du FN varois – ont pu voir une image montrant Marine Le Pen et Florian Philippot « virer » Jean-Marie Le Pen, à la manière du jeu télévisé « Le Maillon faible ». Une manière de s’amuser de l’exclusion prononcée contre le cofondateur du parti deux jours auparavant et de la profonde crise que traverse le FN.

Cette histoire serait anecdotique si elle ne venait pas compléter une longue liste de déclarations contre le Front national de M. Boudjellal. Ce dernier apparaît parfois bien isolé dans cette place forte lepéniste, le Var étant la première fédération militante de la formation nationaliste, qui y enregistre ses meilleurs scores  : elle y compte un sénateur et dirige trois villes. « Je fais ça parce que je suis français, né en France (…), et qu’en France, nous sommes les héritiers d’une grande civilisation. Et je ne veux pas faire ­partie d’une génération qui va insulter nos ­ancêtres », affirme le dirigeant sportif au Monde. Mourad Boudjellal tient à préciser que ce « n’est pas le club qui parle » mais lui, en son nom. Le discours est rôdé et ponctué d’autant de « punchlines » que nécessaire pour la reprise médiatique. Voyez plutôt : « A chaque fois que le chômage monte, le FN s’habille, descend dans la rue et tapine. Si l’on règle le problème du chômage, le FN n’existe plus. »

« Sparring-partner »

Face à cet opposant en chef qui bénéficie d’une image de gagneur – trois titres européens et un titre de champion depuis son arrivée en 2006 –, le FN marche sur des œufs. ­Surtout en période électorale, dans une région que le Front espère gagner lors des régionales de décembre. Car de nombreux sympathisants et militants sont supporteurs du RCT.

Ces derniers jouent l’indifférence, même si le mélange politique et sports agace. Manu Bielecki, président des Z’acrau du RCT, club de supporteurs revendiquant 1 200 membres, est sûr que les gens font la différence entre la personne Boudjellal et le club. Et même s’il n’a jamais eu de mauvaises ­remontées, il admet que « certains » n’apprécient pas les saillies anti-FN, estimant que, dans le corpus lepéniste, « il n’y a pas que de mauvaises idées, comme il n’y en a pas que des bonnes ».

Pour Amaury Navarranne, tête de liste FN dans les Hautes-Alpes pour les régionales, mais originaire de Toulon et supporteur du RCT, les déclarations de M. Boudjellal n’ont « aucune influence » politiquement, et il ­affirme que le montage de samedi dernier ne l’a pas choqué. « Il a pris cette habitude de l’ingérence », note-t-il. De son côté, M. Boccaletti regrette également le « mélange des genres » et reproche à M. Boudjellal – qu’il reconnaît comme un « adversaire virulent » – de ne s’en prendre qu’au FN. Louis Aliot résume la ­situation : « Mourad Boudjellal a compris comment fonctionnent les médias et il se sert du FN comme d’un sparring-partner. »

En tout cas, les frontistes peuvent se rassurer. M. Boudjellal le jure : il n’entrera « jamais en politique ». Il précise toutefois : « Combattre le FN, ce n’est pas faire de la politique, c’est respecter nos ancêtres. »

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