A Londres, la phrase prononcée par Manuel Valls lors de son discours à l’université d’été du PS, le dimanche 30 août, sur “l’examen en profondeur du code du travail pour donner plus de latitude aux employeurs et aux employés et leur permettre de prendre des décisions ensemble” fait réagir The Times. “Cette remarque s’inscrit au cœur de la tourmente qui secoue le parti. Les socialistes français n’ont jamais abandonné la doctrine marxiste sur laquelle leur formation a été fondée au XIXe siècle”, écrit le quotidien britannique.

Et de rappeler le grand écart demandé au Premier ministre entre “les frondeurs qui l’ont hué en demandant la démission du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, et cet ancien banquier qui a provoqué l’apoplexie en attaquant les 35 heures et en dénonçant l’aversion de la gauche pour le business qui nourrit la stagnation de l’économie et le fort taux de chômage.”

De son côté, The Independent dresse un parallèle entre la France et le Royaume-Uni : “La gauche française se trouve dans la même posture que la Grande-Bretagne il y a dix-huit ans. Alors que le Parti travailliste britannique abandonne le blairisme, le Parti socialiste au gouvernement en France s’oriente vers une démocratie sociale favorable au marché, qui rappelle le New Labour [de Tony Blair].”

Valls, “Premier ministre-président”

A Genève, Le Temps envisage l’avenir du Premier ministre français, “lequel apparaît plus que jamais comme l’homme fort du camp socialiste. Manuel Valls a des airs de Premier ministre-président, de chancelier français en quelque sorte, quand François Hollande est comme en retrait, moins volontairement que par la force des choses.”

Surtout, le quotidien de Genève estime que le Premier ministre incarne un volontarisme dont on peut craindre l’évaporation à mesure que la prochaine échéance présidentielle approche : “On pouvait penser le gouvernement en ‘roue libre’ jusqu’aux échéances électorales de 2017, déterminé à ne plus rien faire de crainte de susciter la colère contre lui ; il semble que l’inverse soit vrai, si l’on se fie aux propos du Premier ministre. […] [Il] s’est attaqué à cet autre prétendu tabou qu’est le code du travail. Le patronat promet que l’allégement de ce dernier permettra l’embauche de ‘1 million de salariés’. Tope-là, fait Manuel Valls.”