Le roi du Maroc Mohammed VI, le 9 février 2015 à Paris

Le roi du Maroc Mohammed VI, le 9 février 2015 à Paris

afp.com/Alain Jocard

La maison d'édition Le Seuil renonce à publier le livre sur le Maroc d'Eric Laurent et Catherine Graciet. Les deux journalistes mis en examen sont soupçonnés d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc. Ce lundi matin, ils assuraient pourtant au Monde et au Parisien qu'il voulaient toujours publier les résultats de leur enquête supposée gênante pour le Palais et Mohammed VI.

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"On a signé en janvier, on a commencé en mars car je devais finir un autre livre", racontait Eric Laurent dans Le Monde, se disant "partisan de sortir" ce nouveau livre, trois ans après leur précédent ouvrage, Le roi prédateur. Main basse sur le Maroc,déjà publié aux éditions du Seuil. Et interdit au Maroc.

Annonçant un contenu "apocalyptique", Catherine Graciet explique que "le contrat d'édition signé fin 2014 avec le Seuil prévoyait une parution au premier semestre 2016. Nous allions commencer à rédiger pour une remise du manuscrit fin octobre." Elle semble désormais sur la même longueur d'ondes que son coauteur, dans Le Parisien. "Je me suis fait la promesse que notre livre sortira."Sans doute pas chez Le Seuil finalement...

"La relation de confiance" est "dissoute"

La maison d'édition a en effet estimé que "la relation de confiance" entre l'éditeur et les auteurs était "de facto dissoute". "Dans ces conditions, la publication envisagée ne saurait avoir lieu", indique la maison d'édition dans un communiqué. "Catherine Graciet et Eric Laurent ont publiquement reconnu avoir accepté de ne plus rien écrire sur le royaume du Maroc contre rémunération, violant ainsi délibérément les engagements contractuels qu'ils avaient pris avec les Editions du Seuil", a expliqué la maison d'édition.

Dans un entretien par téléphone avec l'AFP, le président de la maison d'édition, Olivier Bétourné, a fait part de sa "stupeur, de sa tristesse et de sa colère". "D'abord, je n'ai pas cru que les deux auteurs que j'avais publié et que je me proposais de publier à nouveau étaient susceptibles de s'engager à ne pas honorer le contrat qu'ils avaient signé avec moi contre rémunération", a-t-il dit. Et puis sont venues "la tristesse et la colère", a-t-il ajouté, dénonçant "un coup de canif" dans le contrat de confiance entre les auteurs et l'éditeur.

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