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FOOTBALL

Football : le mercato "illisible" de l’Olympique de Marseille

L’OM a été l’un des acteurs en vue du mercato, avec 37 mouvements cet été. Mais le club phocéen a perdu des joueurs décisifs, et provoqué l’agacement de ses supporteurs, qui peinent à comprendre son nouveau projet sportif.

Michy Batshuayi sera le seul attaquant de formation de l'Olympique de Marseille. Ses dirigeants ont échoué à lui trouver une doublure.
Michy Batshuayi sera le seul attaquant de formation de l'Olympique de Marseille. Ses dirigeants ont échoué à lui trouver une doublure. Fred Tanneau, AFP
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Le mercato de l’OM, c’est 21 départs et 16 arrivées. L’été a rarement été aussi animé à Marseille, club pourtant connu pour son instabilité chronique.

Le 1er septembre, au lendemain de la date butoir du mercato d’été, le constat  inquiète les supporteurs marseillais : huit titulaires du précédent exercice sont partis. Certains ont quitté le club sans que l’OM ne touche un centime (Ayew, Gignac, Morel, Fanni), d’autres ont été vendus avec une plus-value intéressante (Payet, Imbula, Thauvin). Faute de participer à la Ligue des champions, le club a tenté des paris avec des joueurs arrivés gratuitement comme Lassana Diarra, resté un an et demi sans jouer, ou l’ex-espoir Abou Diaby aux 42 blessures en neuf ans.

Sur le onze type de l’année précédente, il ne reste que quatre joueurs, principalement dans le secteur défensif : le gardien Steve Mandanda, le défenseur gauche Benjamin Mendy, l’arrière droit Brice Dja Djédjé, et le stoppeur Nicolas Nkoulou. Difficile de dire si l’équipe sera moins compétitive, mais elle a en tout cas perdu des éléments majeurs, notamment le trio Ayew-Payet-Gignac impliqués dans 67 % des 127 buts de l’OM la saison passée.

L’échec de la signature de Lamela, un couac de communication

L’OM n’a pas seulement perdu des joueurs en cours de route, mais aussi un entraîneur. Marcelo Bielsa, qui a claqué la porte à l’issue du premier match, a laissé un chantier en construction. Ironie du sort, certains joueurs avaient choisi de rejoindre l’OM en partie pour le sélectionneur argentin : l’Espagnol Javier Manquillo, le Néerlandais Karim Rekik, ou encore l’Argentin Lucas Ocampos.

L’arrivée du nouvel entraîneur Michel a poussé le staff phocéen à commencer un second mercato le 19 août, soit onze jours avant sa clôture. Le président marseillais, Vincent Labrune, s’est démené lors des dernières heures pour faire signer trois joueurs supplémentaires, le défenseur portugais Rolando, le Chilien Mauricio Isla et l’Italien Paolo de Ceglie, afin de doubler tous les postes.

Au final, ce mercato en deux temps s’est terminé sur une impression de coup de balai général sur fond de mauvaise communication. L’illustration la plus marquante s’est déroulée durant les dernières heures du mercato lundi. Dans la soirée, le compte Twitter du club a fait monter le suspense en demandant à ses fans de rester connectés. La rumeur de la signature imminente du spectaculaire milieu de terrain argentin Erik Lamela, en provenance de Tottenham, faisait déjà saliver les supporteurs, qui attendaient une confirmation officielle avant minuit.

Twitter OM_officiel

Mais à 00 h 01, le compte de l’OM a tweeté un laconique "Fin du mercato, bonne nuit à tous" mettant fin aux espoirs et déclenchant les foudres des supporteurs. Erik Lamela ne signera pas, car les Spurs n’ont pas trouvé de remplaçant et ont finalement décidé de le garder. Sur le coup, le club aurait peut être mieux fait de ne pas communiquer.

"Y a-t-il eu un vrai projet sportif à l’OM ?"

Sur les réseaux sociaux, les supporteurs sont restés pantois devant un mercato jugé chaotique, bien loin du projet initial : l’OM s’était érigé en champion du recrutement de jeunes joueurs français à fort potentiel ces deux dernières années, avec des perspectives de reventes attractives. Ce fut le cas de Giannelli Imbula, acheté 7 millions à Guingamp et vendu 20 millions à Porto, ou de Florian Thauvin, acheté 12 millions à Lille, vendu 17 millions à Newcastle.

Mais pour Xavier Monnier, journaliste indépendant auteur de "Marseille, ma ville", "la question est : y a-t-il déjà eu un vrai projet à l’OM ces dernières années ?". "Le projet du club n’est pas lisible et c’est le premier mercato depuis le retour de Bernard Tapie, en 2001, où il y a autant d’arrivées et de départ, explique-t-il à France 24. La seule chose positive, c’est que le bilan économique est très bon".

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L’OM a en effet beaucoup mieux vendu qu’acheté, finissant le mercato avec une balance positive de 50 millions d’euros. Certains avancent que l’actionnaire principal du club, Margarita Louis-Dreyfus, chercherait un retour sur investissements avant une possible vente du club, expliquant la situation floue du projet sportif.

"Le remboursement de l’actionnaire grâce à ces transferts et la vente du club sont deux choses à dissocier, tempère Xavier Monnier. Je suis un peu dubitatif sur les choix effectués, fait de beaucoup de paris comme Diarra ou Diaby, qui ne donnent pas beaucoup de garanties. Mais Margarita Louis-Dreyfus n’a aucun intérêt à vendre un club qui, sportivement, se retrouverait dans le bas du classement".

Avec 40 % de l’effectif renouvelé et 3 défaites en 4 matches de Ligue 1 cette saison, le défi est de taille dans un club où les supporteurs sont peu réputés pour leur patience.

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