Alors qu’on observait une baisse du taux de criminalité aux Etats-Unis, une inversion de la courbe est sensible depuis le début de l’année dans plus de 30 villes américaines, note The New York Times, parmi lesquelles Milwaukee, Chicago, Washington, La Nouvelle-Orléans ou encore Baltimore – où 215 personnes ont été tuées entre janvier et septembre 2015 contre 138 sur la même période l’année dernière.

La violence dans les villes “reste très loin des sommets de la fin des années 1980 et du début des années 1990, précise le quotidien, et les criminologues affirment qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions”.

Policiers et experts ont du mal à expliquer cette recrudescence de la violence. Ils l’attribuent à différents facteurs qui agiraient conjointement. La hausse de la criminalité pourrait venir de fortes rivalités entre gangs et de la facilité à se procurer des armes à feu. Selon des responsables de la police, elle serait due à l’utilisation de plus en plus fréquente des armes pour régler des conflits mineurs qui se produisent souvent entre des personnes qui se connaissent.

“La violence n’était pas du tout à ce point auparavant”, déplore Tamiko Holmes, une mère de Milwaukee dont deux des cinq enfants ont été tués par balles. “Ce n’est pas une situation qui peut être maîtrisée par les forces de maintien de l’ordre”, déplore pour sa part Michael S. Harrisson, superintendant de police de La Nouvelle-Orléans.

Certains, notamment dans la police, vont jusqu’à parler d’“effet Ferguson”, faisant l’hypothèse d’un bouleversement du rapport de forces entre policiers et criminels qui serait intervenu après la mort du jeune Noir Michael Brown, abattu par un policier blanc le 9 août 2014 dans la banlieue de Saint Louis (Missouri). Une explication qui laisse sceptiques de nombreux experts.