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Les États-Unis auraient envisagé une réponse nucléaire au 11-Septembre

C’est en tout cas ce qu’affirme un ancien conseiller de Gerhard Schröder, chancelier allemand de l'époque.

<a href="https://www.flickr.com/photos/usnationalarchives/19729001470/">George Bush, Dick Cheney et des membres de leur staff dans le centre d'opérations d'urgence de la Maison Blanche, le 11 septembre 2001.</a>  US National Archives <a href="http://www.archives.gov/social-media/flickr-faqs.html#9">License by</a>
George Bush, Dick Cheney et des membres de leur staff dans le centre d'opérations d'urgence de la Maison Blanche, le 11 septembre 2001. US National Archives License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Der Spiegel

Michael Steiner, allemand retraité aujourd’hui âgé de 65 ans, a une longue carrière diplomatique derrière lui. En Allemagne, beaucoup se souviendront d’une anecdote qui lui coûtera son poste à l’époque, lorsqu’il a traité un compatriote de l’armée de «trou du cul» alors qu’ils étaient tous les deux bloqués à l’aéroport de Moscou.

Comme le rappelle le magazine Der Spiegel, qui vient de l’interviewer, Michael Steiner a aussi eu une place importante dans l’histoire politique allemande et européenne ces trente dernières années:

«Il était à la tête de la mission des Nations unies au Kosovo et, plus tôt dans sa carrière, il était attaché de presse de l’ambassade allemande de Prague à l’automne 1989, quand le bloc communiste s’effondrait.»

Mais, ce qui refait surface aujourd’hui avec cette interview, c’est son vécu en tant que témoin, et surtout conseiller pour les Affaires étrangères du chancelier Gerhard Schröder, du 11-Septembre.

«Toutes les options sur la table»

Il raconte au Spiegel que, dans les jours qui ont suivi l’attaque terroriste, l’ensemble du gouvernement Bush s’était retranché et était quasiment injoignable. Les Allemands, tout comme les Français et les Anglais, n’avaient plus pu contacter George W. Bush ni Condoleezza Rice, alors conseillère à la Sécurité nationale. «Bien sûr, cela nous a énormément inquiétés», raconte Steiner.

Ce que les Européens craignaient, au fond, c’était une réponse disproportionnée vis-à-vis de l’Afghanistan, qui abritait alors les responsables de l’attaque. Ce que veut dire Steiner, c'est qu'ils craignaient l'usage de l’arme nucléaire. Parce que, «pour les Américains, c'était une expérience choquante d'être attaqués sur leur propre sol», explique-t-il.

Une inquiétude qui s’est confirmée quand le diplomate allemand s’est rendu à la Maison Blanche quelques jours après les attentats. Selon lui, l’attaque nucléaire contre l’Afghanistan a bien été envisagée: comme il l’affirme au Spiegel, le gouvernement américain disait que «toutes les options étaient sur la table». Il insiste en disant que, lorsqu’il a vu Condoleezza Rice, il a réalisé que «c'était bien plus qu'une façon de parler».

Il explique même que «des documents ont été écrits» dans ce sens. L’histoire nous a montré que ce scénario n’avait pas été retenu, mais l’ancien diplomate ne dit mot sur les raisons de ce choix stratégique.

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