Les banques ont fait de belles affaires l'an dernier

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SuisseLes banques ont fait de belles affaires l'an dernier

Malgré un contexte difficile, les établissements bancaires suisses ont dégagé un bénéfice de plus de 14 milliards de francs en 2014, soit une hausse de près de 20%.

UBS et Credit Suisse conditionnent le niveau des performances des banques suisses.

UBS et Credit Suisse conditionnent le niveau des performances des banques suisses.

Evoluant dans un environnement demeurant difficile, les banques suisses ont réalisé des affaires florissantes l'an passé. Poursuivant leur croissance, les établissements helvétiques ont dégagé un bénéfice consolidé de 14,2 milliards de francs, 19% de plus qu'un an auparavant.

La place financière suisse s'est révélée solide, dans un contexte marqué notamment par le bas niveau des taux d'intérêts, la vigueur du franc et des marges sous pression, a relevé jeudi à Zurich Martin Hess, responsable de la politique économique de l'Association suisse des banquiers (ASB), dans le cadre de la présentation du «Baromètre bancaire 2015». Les pertes des établissements déficitaires ont elles bondi de 25,9% à 6,8 milliards de francs.

Le niveau de ces performances reste largement conditionné par celles affichées par les deux grandes banques, UBS et Credit Suisse. Au final, le résultat cumulé des 275 établissements oeuvrant en Suisse s'est soldé sur un bénéfice de 7,4 milliards de francs, contre 10,5 milliards en 2013.

Alors que 246 instituts ont achevé l'année sur un bénéfice, contre 235 en 2013, le nombre de banques déficitaires a lui diminué, passant d'un exercice à l'autre de 48 à 29. Les impôts versés par les banques ont aussi fortement augmenté, soit de 36,8% à 2,6 milliards de francs.

Actifs sous gestion en hausse

A fin 2014, les établissements oeuvrant en Suisse géraient des actifs d'un total de 6656 milliards de francs, 518 milliards de plus qu'un an plus tôt. La hausse reflète la croissance des portefeuilles de titres, des engagements envers la clientèle sous forme d'épargne et de placements ainsi que des dépôts à terme.

Mais la place financière suisse, numéro un mondial de la gestion de fortune transfrontalière avec une part de marché de 25%, doit faire face à la concurrence de Hong Kong et Singapour, lesquelles devraient enregistrer d'ici 2019 une croissance annuelle de 9%, contre 4,5% pour la Suisse. Les gestionnaires de fortune helvétiques devront se montrer innovants, notamment dans la banque numérique, selon M. Hess.

En l'espace d'un an, le nombre de banques opérant en terre helvétique a diminué de huit unités. Le repli, qui a particulièrement concerné les banques en mains étrangères, s'inscrit dans la mutation structurelle que connaît la branche, du fait notamment d'exigences réglementaires accrues, mais aussi des progrès technologiques et de la numérisation des services.

A fin décembre 2014, les banques employaient en Suisse 104'053 salariés à temps plein, soit 1682 de moins qu'une année auparavant. A elles seules, UBS et Credit Suisse ont perdu 1237 emplois (-3,3%), alors que les établissements étrangers en ont biffés 247 (-1,3%).

Effectifs au niveau de 2006

Les effectifs se sont ainsi retrouvés peu ou prou au niveau de 2006, laissant apparaître une constance surprenante, compte tenu des crises que la branche a traversées ces dernières années, a noté M. Hess. En 2005, les banques employaient quelque 100'000 collaborateurs.

De janvier à fin juin 2015, les effectifs ont légèrement diminué de 0,3%, selon une enquête de l'ASB. Pour le second semestre, les banques anticipent dans leur grande majorité (69,8% des instituts sondés) une stabilité de l'emploi. La part de celles prévoyant des réductions s'est fixée à 11,1%.

En dépit d'un contexte exigeant, les établissements sont parvenus à accroître leurs revenus, lesquels ont gagné 1,2% à 61,5 milliards de francs. Toutefois, le rythme de la croissance s'est quelque peu tassé au regard des 3,1% affichés en 2013.

Dans le détail, les revenus issus des opérations de commissions et des prestations de services, composante principale des recettes avec une part au total de 38,9%, ont fléchi de 2,4% à 23,9 milliards de francs. Le fléchissement s'explique par la baisse des affaires de placements et sur titres.

Opérations de négoce à la peine

Sur une trajectoire ascendante depuis 2010, les opérations d'intérêts ont dégagé un résultat de 23,7 milliards de francs, 6,8% de plus qu'en 2013. Si, bas niveau des taux oblige, les produits d'intérêts ont diminué, les charges à ce titre se sont elles tassées encore davantage.

Les revenus des opérations de négoce se sont une nouvelle fois contractés, pour la 4e année consécutive, du fait de la faible volatilité sur les marchés d'actions. Ils se sont chiffrés à 700 millions de francs, 8,4% de moins qu'en 2013. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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