La famille d’Aylan, 3 ans, mort noyé, voulait se rendre au Canada

L’image du corps du petit Aylan Kurdin a fait le tour du monde. Le petit Syrien fuyait la guerre de son pays avec sa famille. Son voyage s’est arrêté aux portes de l’Europe.

A.N.
AFP
La famille d’Aylan, 3 ans, mort noyé, voulait se rendre au Canada
Sans titre 1-4822.jpg ©Twitter

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L’image est insoutenable. Elle est pourtant incontournable dans les médias depuis hier soir. On y voit le corps sans vie d’un petit garçon étendu sur une plage turque.

Selon plusieurs médias, ce petit garçon s’appelle Aylan Kurdin, il avait trois ans. Originaire de Kobane, en Syrie, il fuyait la guerre de son pays avec sa famille. Les corps de sa mère et son frère de cinq ans ont été également retrouvés à Bodrum.

La famille d’Aylan tentait de rejoindre la Grèce au départ de la Turquie. Le passage de Bodrum à l’île de Kos est l’un des plus courts passages maritimes entre la Turquie et l’Europe. Il est très prisé par les candidats à l’exil qui payent plus de 900 euros pour l’emprunter. La nuit dernière, deux bateaux remplis de réfugiés, dont la famille d’Aylan, étaient partis de Bodrum à destination de l’île grecque lorsqu’ils ont chaviré.

Ce mercredi, les sauveteurs ont repêché douze corps sans vie dont celui d’Aylan.

Depuis plusieurs mois, un nombre croissant de migrants, pour l’essentiel des Syriens, des Afghans et des Africains, tentent de traverser dans des conditions périlleuses la mer Égée pour rejoindre les îles grecques, portes d’entrées de l’Union européenne.

Pour la famille d’Aylan, l’Europe n’était qu’une étape dans le long voyage entamé pour fuir la Syrie. C’est au Canada, là où vivent certains de leurs proches, que les parents d’Aylan espéraient obtenir le statut de réfugiés.

Une image, un symbole

Depuis sa diffusion, la photo d’Aylan est devenue le symbole du drame des réfugiés. De nombreux médias ont choisi de la diffuser. «Si ces images extraordinairement fortes d’un enfant syrien rejeté sur une plage ne modifient par l’attitude de l’Europe vis-à-vis des réfugiés, qu’est-ce qui le fera?» insiste le média britannique The Independent.

Une photo «qui fait taire le monde», selon le quotidien italien La Repubblica ou encore le «symbole du drame migratoire» pour le journal espagnol El Pais.

En France et en Allemagne, néanmoins, peu de quotidiens ont fait le choix de la publier, l’estimant «trop choquante» pour être partagée. Ce à quoi le directeur pour les situations d’urgence de Human Rights Watch, Peter Bouckaert, répond: «Ce que je trouve offensant, c’est que des corps d’enfants noyés viennent s’échouer sur nos rivages, alors que l’on aurait pu en faire plus pour leur sauver la vie.»

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Du côté de la Commission européenne, le programme d’une répartition «équitable» des migrants entre les États-Membres reste d’actualité pour répondre à cette crise migratoire.

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