Visite dans les coulisses réservées de l'aéroport d'Orly

Visite dans les coulisses réservées de l'aéroport d'Orly

    « Ma femme et moi, nous sommes passionnés de voyage. Mais avec des enfants, c'est compliqué de voyager. Il faut compenser », confie Olivier, 38 ans. Faute de pouvoir prendre l'avion, il les regarde depuis son balcon, à Créteil (Val-de-Marne) et participe, ce mercredi, à la visite des coulisses de l'aéroport d'Orly, organisée par la Maison de l'environnement (MDE), implantée à Athis*. « J'habite à Viry mais je connais très mal ce qu'il y a autour de moi. On ne s'imagine pas toute cette vie mouvementée. Et d'aller dans des endroits interdits, c'est plaisant », s'amuse Annick, 55 ans.Un accès très sécuriséLa visite commence par l'entrée réservée aux personnels. Près de 27 000 salariés de 300 entreprises travaillent ici. « Pour la franchir, il faut un badge rouge qui fonctionne par reconnaissance biométrique », précise la guide de la MDE, Priscilla de Montaigne. Chacun doit ensuite passer sous un portique comme s'il fallait prendre un avion. Les véhicules, comme le car affecté pour la visite, sont fouillés. Pour accéder à la zone de sûreté, les chauffeurs doivent avoir un permis de conduire particulier.Les pompiers prêts à intervenir partout en 3 minutesAprès un passage devant les cuves de kérosène, les nacelles de dégivrages, un Boeing 747, le plus gros accueilli sur Orly, le bus s'arrête à la nouvelle caserne des pompiers avec ses camions, dont le coût à l'unité s'élève à 1Mâ?¬. « Il y a un bouton pour démarrer sans mettre le contact », s'enthousiasme la guide. « La sortie d'un véhicule doit se faire en 30 secondes afin d'intervenir en 3 minutes sur n'importe quel endroit de la plateforme », martèle le chef de manÅ?uvre. Un signal rouge s'allume pour un accident effectif et un vert pour un incident qui pourrait créer un accident.Près de 700 mouvements d'avions par jourLa visite se poursuit au pied des avions en escale. L'occasion de découvrir les différents métiers et parfois leur pénibilité. « Les bagagistes travaillent quelles que soient les conditions climatiques », fait savoir Priscilla de Montaigne. Sur Orly, près de 700 mouvements d'avions sont enregistrés quotidiennement. Soit 80 000 passagers et 100 000 en période de pointe.Des traces de la Seconde guerre mondialeDirection ensuite côté val-de-marnais, plus champêtre. A une époque, du maïs poussait avant qu'il ne soit emporté par une maladie. Sur les 1 500 ha de plateforme, 700 restent verts. Dernières prises de photos autorisées au pied de la piste d'atterrissage et de l'ancienne tour de contrôle, utilisée jusqu'en 1966. A cette époque, l'actuelle tour de 53 m de haut était inaugurée. Avant de quitter le site, il faut encore jeter un coup d'Å?il sur les terrains de jeux des chiens de la brigade cynophile, le service de déminage et puis.... un vieux bunker. Comme une chapelle américaine construite par les Alliés, l'un des deux plus vieux bâtiments d'Orly. Au loin, les tours Eiffel et Montparnasse rappellent que le site surplombe Paris. Une position stratégique repérée pour la construction des deux terminaux, inaugurés en 1961 et 1971.Dès septembre, la première pierre d'un bâtiment de 80 000 m² destiné à faire la jonction entre les deux sera posée. A une encâblure, le futur quartier CÅ?ur d'Orly sort de terre. Un nouveau visage pour l'aéroport. En attendant, les visiteurs peuvent contempler ceux des personnels, voyageurs et stars affichés sur la façade du Terminal Sud. « A la hauteur du E, vous allez reconnaître ma collègue et moi-même », rigole Priscilla de Montaigne, applaudie par ses visiteurs.* Les visites gratuites sont organisées toute l'année à l'aéroport d'Orly et Roissy. Inscription obligatoire 10 jours avant. Toutes les infos sur www.entrevoisins.org ou au 01.48.64.63.82. pour CDG et 01.49.75.90.70. pour Orly.