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Irak : au moins 62 combattants d'Al-Qaida tués à Al-Anbar

Les combats, qui font rage depuis lundi entre des combattants extrémistes sunnites et des membres de tribus locales soutenus par la police, se sont poursuivis vendredi.

Le Monde avec AFP

Publié le 03 janvier 2014 à 19h14, modifié le 03 janvier 2014 à 19h14

Temps de Lecture 3 min.

Dans une rue de Fallouja, le 3 janvier.

Au moins 62 combattants d'Al-Qaida ont été tués vendredi dans des affrontements avec des tribus et les forces de sécurité dans la province d'Al-Anbar, bastion sunnite hostile au premier ministre chiite Nouri Al-Maliki, où les combats font rage depuis lundi. Les combats entre insurgés et forces de sécurité ont éclaté lundi à Ramadi après le démantèlement d'un camp de protestataires anti-gouvernementaux présenté par le gouvernement comme un « repaire d'Al-Qaida ». Les violences se sont ensuite propagées à la ville proche de Fallouja.

« 80 % » DES VILLES D'AL-ANBAR « NETTOYÉES »

Selon des sources de sécurité, des membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaida) ont pris jeudi le contrôle de la moitié de Fallouja et de plusieurs secteurs de Ramadi. Vendredi, ils ont gagné du terrain à la faveur de combats à l'aube dans le centre de Ramadi, et ont déployé des snipers dans une rue, a indiqué un capitaine de la police.

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Mais 62 combattants d'Al-Qaida, dont le chef du réseau à Al-Anbar, ont été tués dans ces affrontements, qui ont duré plusieurs heures, à Ramadi et plus au sud à Khaldiya, a annoncé Ahmad Abouricha, un dirigeant de la milice sunnite Sahwa, qui lutte contre le réseau extrémiste en Irak. Les membres de tribus locales soutenus par la police ont réussi à « nettoyer près de 80 % des villes d'Al-Anbar et continuent de pourchasser les membres d'Al-Qaida », selon lui.

La télévision d'Etat avait auparavant indiqué que les forces spéciales du contre-terrorisme avaient « tué deux snipers et brûlé quatre véhicules transportant des terroristes » à Ramadi. Dix autres « terroristes » ont été tués dans la ville, a-t-elle ajouté en citant le commandement militaire à Al-Anbar.

PAS DE BILAN GLOBAL DES CINQ JOURS DE VIOLENCES

Aucun bilan global des cinq jours de violences n'était disponible dans l'immédiat. Quatorze personnes avaient péri dans les heurts lundi et mardi après la fermeture du camp érigé depuis un an.

A Fallouja, où des combats intermittents se déroulaient, un colonel de police a précisé que le quart de la ville restait sous contrôle de l'EIIL, alors que les forces de sécurité et des tribus contrôlent le reste de la cité et ses alentours.

Les insurgés de l'EIIL avaient profité de l'abandon par des policiers de leurs postes à Fallouja et Ramadi, mercredi après des attaques, ainsi que des combats entre soldats et membres de tribus opposés au démantèlement du camp, pour prendre le contrôle de secteurs des deux villes. L'armée s'était retirée mercredi à la périphérie de Ramadi.

Jeudi, des policiers appuyés par des tribus armées par les autorités ont combattu l'EIIL à Ramadi pendant plusieurs heures. Et à Fallouja, des combats acharnés se sont déroulés entre insurgés et forces spéciales irakiennes.

L'ARMÉE AMÉRICAINE PARTIE DEPUIS DEUX ANS

La province à majorité sunnite d'Al-Anbar est devenue depuis plus d'un an un haut lieu de la contestation contre le premier ministre Al-Maliki, accusé d'accaparer le pouvoir et de marginaliser les sunnites.

Fallouja et Ramadi avaient été des bastions de l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de l'Irak qui a renversé le président Saddam Hussein, sunnite, en 2003. Deux ans après le retrait des derniers soldats américains, en décembre 2011, les forces irakiennes peinent à faire face aux insurgés enhardis par le conflit en Syrie voisine et le mécontentement de la minorité sunnite.

Si le démantèlement du camp de protestataires a constitué une victoire pour M. Al-Maliki, il a attisé la colère de la communauté sunnite, exacerbant les violences à Al-Anbar.

« La puissance, l'emprise territoriale et l'influence [de l'EIIL] s'étend sur Al-Anbar depuis un moment, mais se concentrait surtout sur des zones rurales désertiques », souligne Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Center. Mais le démantèlement du camp de Ramadi a poussé des tribus sunnites à s'opposer au gouvernement, et l'EIIL « a profité de cette vague de colère populaire sunnite », a-t-il ajouté. La colère des sunnites a été un facteur clé dans la recrudescence des violences en Irak ces derniers mois.

Ce vendredi, au moins 32 civils auraient par ailleurs été tués dans les affrontements à Ramadi et Fallouja, selon la police. Selon l'ONG Iraq Body Count, qui répertorie les victimes civiles de ces violences depuis 2003, l'année 2013 a été la plus meurtrière depuis cinq ans, avec 9 475 civils tués.

Le Monde avec AFP

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