Une grève générale à l'appel de l'opposition a débuté samedi 4 janvier au Bangladesh, à la veille d'élections législatives que devrait remporter l'actuelle première ministre, Sheikh Hasina Wajed – les candidats de son parti ou de ses alliés se présentant sans concurrence dans 153 circonscriptions sur 300.
Des violences ont éclaté à Patgram (sud du pays), où un manifestant a été tué dans des affrontements avec l'Awami League au pouvoir.
Le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) a appelé à la grève générale dans une ultime tentative pour empêcher la tenue de ces élections dimanche, qualifiées de « farce scandaleuse ». Des mouvements de grève paralysent régulièrement depuis des semaines les écoles et autres services publics du pays, à l'appel de l'opposition.
La dirigeante du BNP, Khaleda Zia, a enjoint vendredi aux électeurs de « boycotter totalement » le scrutin et dénoncé le fait d'avoir été de facto placée en résidence surveillée depuis la fin du mois de décembre. Des dizaines de policiers antiémeute étaient présents samedi près de son domicile dont l'accès était bloqué par des barrières.
150 MORTS DEPUIS OCTOBRE
L'opposition réclame la démission du gouvernement et la mise en place d'un gouvernement neutre et provisoire avant l'organisation d'élections, comme ce fut le cas dans le passé. Mais la première ministre refuse. Elle a répété jeudi sa détermination à mener le processus électoral à son terme et accusé la chef de l'opposition d'avoir « pris le pays en otage » en organisant grèves et blocages avant le scrutin.
Les semaines précédant ce scrutin ont été marquées par la violence, qui a fait quelque 150 morts depuis octobre. En dépit du déploiement de près de 50 000 soldats à travers tout le pays, la police indiquait samedi qu'au moins 34 bureaux de vote avaient été incendiés au cours des dernières vingt-quatre heures.
L'instabilité, les grèves générales et les blocus qui affectent depuis des mois le huitième pays le plus peuplé du monde nuisent gravement à l'économie et aux 154 millions de Bangladais, dont un sur trois vit sous le seuil de pauvreté.
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