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Vivre sous l’emprise de Boko Haram - 2,1 millions de déplacés au Nigeria

Une femme dans la ville de Michika, totalement détruite, après le passage de Boko Haram, le 10 mai 2015.
Une femme dans la ville de Michika, totalement détruite, après le passage de Boko Haram, le 10 mai 2015. © Akintunde Akinleye / Reuters
Anthony Verdot-Belaval (avec agences)

Depuis maintenant six ans, le Nigeria vit sous l’emprise de Boko Haram.

Sauver leur vie. Ne jamais regarder derrière. Six ans, déjà, que le Nigeria vit sous l’emprise du groupe terroriste Boko Haram. Que sa population est obligée de fuir sans cesse les villes nigérianes au rythme des attaques armées des islamistes. Les derniers chiffres sont édifiants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) , l’insurrection de Boko Haram a fait plus de 2,1 millions de déplacés au Nigeria en six ans, un chiffre en forte hausse par rapport aux 1,5 million recensés jusque-là. «L’augmentation a été provoquée par le récent regain des attaques des insurgés», a expliqué l'OIM dans un communiqué, faisant référence à la multiplication des actions armées des islamistes qui ont fait plus de 1.000 morts depuis l'arrivée au pouvoir fin mai du président Muhammadu Buhari.

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A lire : Plus de 200 morts en 36 heures - Boko Haram, le bain de sang continue

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Les chiffres publiés à Abuja concernent les États d'Adamawa, Bauchi, Borno, Gombe, Taraba et Yobe, dans le nord-est, ainsi que l'État de Nassarawa, dans le centre, et la capitale fédérale Abuja. «L’augmentation peut être attribuée à l'intensification des attaques lancées par les insurgés ainsi qu'à une amélioration de l'accès à des zones qui étaient jusque-là hors d'atteinte dans l'État de Borno, où la population des déplacés dépasse maintenant les 1,6 million», ajoute le texte.

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Au moins 15.000 morts depuis 2009

La très grande majorité des déplacés, 92%, a été accueillie dans des communautés, tandis que le reste vit dans des camps ou installations similaires. «De nombreux déplacés, en particulier dans les communautés d'accueil, ont toujours besoin d'une aide de base, à commencer par de la nourriture et un abri», a déclaré la chef de mission de l'OIM au Nigeria Enira Krdzalic. «Il est important que les autorités et les partenaires humanitaires en accélèrent la livraison»

Mais pour le porte-parole de l'Agence nationale de gestion des urgences (NEMA) du Nigeria, Ezekiel Manzo, l'augmentation du nombre de déplacés n'est pas uniquement due à la recrudescence des attaques de Boko Haram. «Nous sommes au courant de ce nouveau chiffre de 2,1 millions de déplacés, mais outre le conflit de Boko Haram, d'autres facteurs ont causé cette augmentation. Il y a des déplacés dus aux violences communautaires dans des Etats comme Nassarawa et Taraba qui sont pris en compte» dans ce chiffre de l'OIM, a-t-il poursuivi.

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Des femmes tentent de quitter le village de Mararaba, au Nigeria.
Des femmes tentent de quitter le village de Mararaba, au Nigeria. © Akintunde Akinleye / Reuters

Le porte-parole a assuré que la NEMA répondait aux besoins des déplacés: l'agence «est sur le terrain et leur fournit de la nourriture, des abris et des médicaments». «Nous demandons simplement aux personnes affectées de venir dans les camps pour que l'on puisse s'occuper d'eux. Nous ne pouvons pas aller dans toutes leurs maisons pour les assister», a demandé Manzo Ezekiel, assurant que seuls 8% se trouvent dans des camps et que la majorité reste dans les communautés qui les accueillent. Avant d’ajouter : «Ils doivent s'enregistrer auprès de la NEMA pour que l'on connaisse exactement ceux dont on doit s'occuper».

Selon les dernières estimations en date de l'ONU, les violences de Boko Haram, un groupe qui veut imposer un État islamique dans le nord du Nigeria, et leur répression par l'armée nigériane, ont fait au moins 15.000 morts depuis le début de l'insurrection en 2009.

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