Comme à chaque voyage en Israël, les responsables français sont tenus d’équilibrer leur visite entre Israéliens et Palestiniens. Le ministre français de l’Économie Emmanuel Macron n’a pas échappé à la règle.

Festival de l’innovation et du numérique à Tel-Aviv

En tant que ministre également de l’Industrie et du Numérique, il a entamé dimanche 6 septembre une visite de deux jours dans l’État hébreu pour participer à Tel-Aviv au « festival de l’innovation et du numérique ». C’est le point de convergence annuel des start-up israéliennes et des investisseurs mondiaux auquel 150 entreprises françaises doivent participer.

Une cinquantaine de dirigeants d’entreprises, d’institutions ou de grandes écoles l’accompagnent. L’objectif de cette visite est de dynamiser les partenariats avec la « start-up nation », surnom d’Israël, deuxième pôle d’innovation au monde derrière la Silicon Valley américaine.

Polémique sur le boycottage d’Israël

Emmanuel Macron se rendra aussi dans les Territoires palestiniens, où il sera reçu lundi à Ramallah par le président palestinien Mahmoud Abbas et inaugurera la zone industrielle de Bethléem.

Ce voyage a lieu sur fond de polémiques concernant le boycottage d’Israël et les produits fabriqués dans les colonies de Cisjordanie occupée. Les pressions des militants pro palestiniens et de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction) s’accentuent sur les entreprises étrangères, associées à des projets israéliens dans les Territoires palestiniens occupés.

Chute des investissements directs étrangers

Selon un rapport de la conférence sur le commerce et le développement des Nations unies (UNCTAD), les investissements étrangers directs en Israël (5,7 milliards d’euros) ont chuté de près de 50 % en 2014 par rapport à 2013 (10,5 milliards d’euros). Ce déclin est causé principalement par les boycotts internationaux contre Israël à la suite de l’opération militaire « barrière protectrice » de sept semaines contre la bande de Gaza (juillet-août 2014) et pour ses violations de la loi internationale.

D’ailleurs, en juin dernier, le groupe français de téléphonie Orange avait été vivement critiqué en Israël après avoir annoncé le retrait de sa marque du pays, interprété comme une volonté de céder aux appels au boycottage d’Israël. Son PDG, Stéphane Richard, avait dû aller exprimer des regrets auprès du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, pour désamorcer la polémique.

> À lire : Le PDG d’Orange tente d'éteindre la polémique avec Israël

Étiquetage des produits des colonies

En avril 2015, avec 15 autres pays de l’Union européenne, la France avait appelé à appliquer pleinement la législation concernant l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et du plateau du Golan occupés depuis 1967, une mesure jugée « discriminatoire » par l’État hébreu.