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Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de François Hollande

Lors de sa sixième conférence de presse semestrielle, le président a notamment annoncé des vols de reconnaissance en Syrie.

Le Monde

Publié le 07 septembre 2015 à 14h04, modifié le 23 septembre 2015 à 10h27

Temps de Lecture 5 min.

Lors de la sixième conférence de presse semestrielle de François Hollande, au palais de l’Elysée, à Paris, le 7 septembre.

François Hollande a commencé, lundi 7 septembre, son sixième rendez-vous officiel avec la presse en évoquant les derniers événements de l’actualité qui « frappent à la porte de notre conscience » : l’attaque dans le Thalys, la destruction de Palmyre et la photo choc du jeune Aylan, qui illustre le drame des migrants. Voici les principales annonces faites par le président lors de son discours d’introduction et en réponse aux questions des journalistes.

Vingt-quatre mille réfugiés accueillis en France

Sur la question de l’afflux des migrants vers l’Europe, le président de la République a répété que « le droit d’asile fait partie de l’histoire » et de l’« âme » de la France, et a annoncé que la France accueillerait vingt-quatre mille réfugiés au cours des deux prochaines années, sur les cent vingt mille que la Commission européenne souhaite répartir dans les pays de l’Union européenne (UE).

Refusant toujours le terme de « quota », il a préféré parler d’un « mécanisme de répartition obligatoire et permanent » au sein de l’UE, seule manière selon lui d’éviter la fin de l’espace Schengen et le retour aux frontières nationales.

Le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de traiter le problème en amont, en aidant « les pays de transit », notamment africains, à « retenir et raccompagner » les migrants qui ne relèvent pas du droit d’asile.

M. Hollande a précisé qu’il y aurait « des centres de contrôle » pour identifier les personnes qui relèvent du droit d’asile et que les autres seraient « raccompagnées ». Une conférence internationale sur les réfugiés pourrait se tenir en novembre à Paris. Assumant le risque de sondages défavorables, le chef de l’Etat a assuré qu’il se déterminait « en fonction de l’intérêt majeur du pays, de l’idée que nous nous faisons du pays, de ses devoirs ».

Des vols de reconnaissance en Syrie

Comme pressenti ces derniers jours, M. Hollande a ouvert la voie à la participation de la France aux frappes de la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) en Syrie, et non plus seulement en Irak. Dès mardi, des vols de reconnaissance en Syrie seront organisés, pour recueillir des informations et « permettre des frappes contre [l’EI] ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés François Hollande envisage de frapper l’Etat islamique en Syrie

François Hollande a exclu la proposition de ceux qui, comme le député (Les Républicains) Bruno Le Maire, souhaitent engager des troupes au sol en Syrie, en qualifiant cette solution d’« irréaliste » et « inconséquent[e] ». « Parce que nous serions les seuls, parce que ce serait transformer une opération en force d’occupation », a-t-il justifié. « Nous ne le ferons pas, tout comme en Irak. Pas par principe – nous l’avons fait au Mali –, mais en Irak et en Syrie c’est au pays et aux voisins d’intervenir », a-t-il précisé.

Le chef de l’Etat a rappelé que le départ du pouvoir de Bachar Al-Assad restait la seule solution à terme pour l’avenir de la Syrie, appelant à la constitution d’un « gouvernement d’union nationale, sans les terroristes ».

Optimisme sur la crise ukrainienne

M. Hollande s’est félicité du respect – très tardif – du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, décidé en février lors des accords de Minsk. Annonçant une réunion à Paris en « format Normandie » – c’est-à-dire rassemblant la France, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie – avant l’assemblée générale des Nations unies, le 15 septembre, le président a évoqué une possible levée des sanctions contre la Russie si les engagements de Minsk étaient respectés d’ici à la fin de l’année.

 

2 milliards d’euros de baisse d’impôts

Réaffirmant son engagement à poursuivre le pacte de responsabilité, malgré les appels du Parti socialiste à le réviser, le président a dit que « son évaluation sera[it] faite avec les partenaires sociaux » et confirmé qu’il confierait à Emmanuel Macron, le ministre de l’économie et des finances, l’élaboration d’une loi sur « les opportunités économiques », pas seulement sur les questions numériques.

Le chef de l’Etat a aussi précisé ses promesses faites au mois d’août sur le plan fiscal. Il a dit que la baisse d’impôts serait financée non pas par des déficits ou une taxe supplémentaire, mais par des « économies ».

« La logique des baisses d’impôts sera poursuivie en 2016. Plus de 2 milliards d’euros y seront consacrés, et 8 millions de foyers concernés. »

Une réforme du code du travail « dans les prochains mois »

M. Hollande a confirmé le démarrage prochain d’une réforme du code du travail. Des concertations avec les partenaires sociaux seront engagées dans la foulée de la remise du rapport Combrexelle, mercredi, à Manuel Valls, le premier ministre, avant la présentation d’un projet de loi dans les prochains mois, « respectueux du principe de l’accord majoritaire ».

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Sans surprise, le président s’est opposé au démantèlement des « garanties essentielles » que sont selon lui le smic, le contrat et la durée légale du travail à trente-cinq heures. « Ce serait l’abandon du compromis sur lequel salariés et employeurs vivent aujourd’hui », a-t-il dit. Il a toutefois souligné la possibilité d’ouvrir des négociations dans les branches professionnelles pour « adapter, ouvrir de nouveaux droits, donner davantage de souplesse ».

Deux ou trois réformes constitutionnelles

M. Hollande veut convoquer les députés et les sénateurs en Congrès pour avaliser deux réformes constitutionnelles : la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. La réforme du mode de scrutin pour les législatives, avec l’introduction possible d’une dose de proportionnelle, pourrait faire l’objet d’un troisième projet de loi constitutionnelle si cela est nécessaire. Tout en disant que « la crise démocratique ne répond pas forcément à un changement de scrutin », il a réclamé que « la procédure législative » soit « corrigée, simplifiée » et que les Français soient davantage associés à l’élaboration de la loi, sans préciser comment.

Mais aussi

Chômage. M. Hollande s’est refusé à préciser les termes exacts de sa promesse de ne pas se représenter en 2017 si la courbe du chômage ne s’inversait pas. Il a contourné la question en rappelant que « le chômage, c’était l’enjeu de la campagne de 2012 », tout en admettant que la baisse du chômage était pour lui une « exigence morale ».

Redevance télé. Le président a expliqué qu’elle ne peut être « la seule variable d’ajustement » pour le financement du service public audiovisuel et il s’oppose à une redevance sur les objets connectés. M. Hollande a promis des arbitrages à la fin du mois de septembre.

Elections régionales. Le chef de l’Etat a mis en garde la gauche contre les divisions : « La dispersion, c’est la disparition. »

21e Conférence des Nations unies sur le climat (COP21). Sur ce sujet, M. Hollande a déclaré : « Faire des choix, c’est aussi ce que le monde aura à faire en décembre sur le climat. Le constat ne fait plus débat. Les bonnes intentions sont là, et tant mieux. Nous sommes encore loin d’un accord contraignant et de financement à la hauteur de l’enjeu. Il reste moins de trois mois pour y aboutir. »

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