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LIBAN

Beyrouth, le nouveau refuge des militants chiites

Beyrouth a été pendant des décennies un refuge pour les opposants arabes fuyant les dictatures militaires dans leur pays. La liberté de la presse, qui n'existait pas ailleurs, offrait à ces opposants un moyen pour s'exprimer et pour poursuivre leur combat politique. Aujourd'hui, la capitale libanaise renoue avec cette tradition mais dans un contexte différent.

Image du conflit syrien diffusé sur la chaîne al-Mayadeen depuis Beyrouth, au Liban, le 20 mars 2014.
Image du conflit syrien diffusé sur la chaîne al-Mayadeen depuis Beyrouth, au Liban, le 20 mars 2014. AFP PHOTO/Al-MAYADEEN TV
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Ce ne sont plus des figures nationalistes arabes, laïques ou de la gauche qui se réfugient à Beyrouth actuellement, mais des militants chiites, souvent soutenus par l'Iran, et fuyant les persécutions dans leurs pays d'origine. La tradition de liberté mais aussi l'influence dont dispose la République islamique au Liban à travers ses alliés, leur offre un cadre propice pour poursuivre leur action et exprimer leurs idées.

Des chaînes de télévisions militantes à Beyrouth

Ces personnalités et ces mouvements sont surtout actifs dans le domaine médiatique. Presque tous les mouvements chiites soutenus par l'Iran possèdent au Liban au moins une chaîne de télévision satellitaire, parfois plusieurs. Les premiers venus sont les chiites irakiens, qui ne sont plus dans l'opposition. Deux chaînes irakiennes, al-Itijah et Asia, proches des milieux pro-iraniens, émettent à partir de Beyrouth. Ils ont été suivis, il y a plus de deux ans, par l'opposition chiite de Bahreïn, qui a fondé la chaîne al-Louloua, qui signifie la « perle » en arabe, du nom de la célèbre place de Manama, qui a accueilli, en 2011, les premières grandes manifestations réclamant l'instauration d'une monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume dirigé par une dynastie sunnite.

L'arrivée des Yéménites

Les derniers venus sont les Yéménites. Le mouvement Ansarullah, appelé aussi Houthi, qui est en guerre contre l'Arabie saoudite, anime la chaîne al-Massira. C'est grâce à cette télévision que les rebelles zaydites continuent de diffuser des images des énormes dégâts provoqués par les raids de la coalition dirigée par l'Arabie saoudienne au Yémen. Une autre chaîne proche des rebelles yéménites, appelée Al-Sahat, diffuse également à partir de Beyrouth.

La plus célèbre télévision pro-iranienne est al-Mayadeen, créée en 2012 par l'ancien directeur du bureau d'al-Jazeera à Beyrouth, le libano-tunisien Ghassan Ben Jeddo. Mais cette chaîne est à vocation internationale et ne se positionne pas comme un média chiite mais plutôt arabe. Son ambition est de concurrencer les médias audiovisuels financés par les pays du Golfe.

Les chiites saoudiens sont également présents au Liban. Ils disposent aussi d'une chaîne de télévision appelée al-Nabaa. Elle est dirigée par le célèbre opposant chiite Fouad Ibrahim, qui vit entre Londres et Beyrouth.

Les règles de la loi libanaise détournées

La loi libanaise qui régule l'audiovisuel est très stricte concernant la propriété des étrangers, qui ne sont pas autorisés à posséder des parts dans une chaîne de télévision locale. Mais, il existe un moyen pour contourner cette législation. Les sociétés propriétaires de toutes ces chaînes ont leur siège social à Londres et obtiennent une autorisation du ministère libanais des Télécommunications pour installer des studios au Liban. Une simple signature leur permet donc d'émettre à partir de Beyrouth par satellite.
 

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