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A contre-courant, une campagne fait la pub pour le charbon en Australie

A rebours d’une vague de désinvestissement mondial des fossiles, l’industrie minière australienne s’offre une campagne publicitaire pour vanter les mérites de cette énergie très polluante.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 08 septembre 2015 à 09h12, modifié le 08 septembre 2015 à 09h47

Temps de Lecture 2 min.

On pense d’abord à une publicité pour une pierre précieuse. Une voix off féminine, douce, vante « des possibilités sans limite ». Et puis la « petite roche noire », filmée sous ses plus belles facettes, se dévoile : « Elle peut créer de la lumière, des emplois. Elle rapporte 6 milliards de dollars [australiens, 3,7 milliards d’euros] en salaire aux Australiens, (…) injecte 40 milliards par an dans l’économie australienne. » Le slogan tombe à la fin de la publicité : « Le charbon. C’est une chose formidable. »

La campagne, diffusée sur les télévisions, radios et dans la presse écrite depuis dimanche 6 septembre, a été lancée par le secteur minier, le Minerals Council of Australia. Ces propos ne sont pas sans rappeler ceux du premier ministre libéral, Tony Abbott, qui estimait il y a un an que le charbon était « bon pour l’humanité ». Ce minerai est à l’origine de plus de 70 % de l’électricité australienne et représente le deuxième poste d’exportation du pays.

Mais le charbon est la plus polluante des sources d’énergie, et la campagne publicitaire, lancée à trois mois de la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), est franchement à contre-courant. Pour Kelly O’Shanassy, du groupe de défense de l’environnement Australian Conservation Foundation, cette publicité est une « tentative désespérée » du lobby du charbon de « promouvoir son produit dans des temps très difficiles ».

Le charbon est attaqué de tous côtés. Des dirigeants du monde entier, dont Barack Obama, se sont engagés à diminuer sa part dans l’énergie de leur pays. Des campagnes de désinvestissement gagnent du terrain, poussant notamment universités et fonds de pension à ne plus placer d’argent dans ce secteur. En Australie, de nombreuses grandes banques internationales, dont BNP Paribas et la Société générale, se sont retirées du plus grand projet charbonnier du pays, près de la Grande Barrière de corail. Même la ville de Newcastle (Nouvelle-Galles du Sud), premier port d’exportation de charbon du monde, a promis en août de « ne plus investir dans de grands projets dommageables pour l’environnement, au profit de choses plus durables ».

Détournement par les internautes

Un stock de charbon au port de Newcastle en Nouvelle Galles du Sud, Australie, le 25 avril 2015.

Le Minerals Council of Australia défend son joyau et affirme dans sa campagne que le charbon « peut désormais réduire ses émissions jusqu’à 40 % », avec de nouvelles centrales et une technologie permettant de capturer et stocker le carbone. C’est à l’état de projet en Australie et encore à l’état expérimental ailleurs. Seul le Canada dispose d’une centrale à charbon qui séquestre le CO2. « Certaines de nos centrales ont un demi-siècle. (…) La pollution due à l’électricité augmente en Australie », répond Mme O’Shanassy. « Le charbon, c’est une énergie du XVIIIe siècle et nous sommes au XXIe, au temps des énergies renouvelables », plaide-t-elle, se disant « assez déprimée » par cette campagne.

Les internautes ont préféré en rire, avec le hashtag #coalisamazing. « Le fax. C’est une chose formidable. Campagne publicitaire à partir de la semaine prochaine », ironise l’un d’eux. « La petite roche noire. Cause n° 1 du changement climatique », pour un autre. Et voici l’un des tweets les plus populaires : « La petite roche noire. Plus grand échec com’ de l’année. »

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