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Ca se passe en Europe : Berlin irrité que Fessenheim ne ferme pas en 2017

Pour l’Allemagne, qui a décidé après Fukushima d’arrêter tous ses réacteurs nucléaires d’ici 2022, la décision de Ségolène Royal de fermer Fessenheim en 2018 est presque une provocation.

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Vue aérienne de la centrale de Fessenheim

Par Olivier Tosseri, Renaud Honoré, Thibaut Madelin

Publié le 9 sept. 2015 à 07:07

Le report de la fermeture de Fessenheim fait des remous en Allemagne. La ministre de l’Environnement, Barbara Hendricks, s’est dite mardi « très déçue » et a fait par de son regret. A plusieurs reprises, elle avait plaidé auprès de Ségolène Royal pour un arrêt le plus rapide possible de la centrale nucléaire. C’est aussi le cas du ministre écologiste de l’Environnement du Bade-Wurtemberg, Franz Untersteller, qui a « appelé le gouvernement français à respecter ses engagements et arrêter la centrale de Fessenheim au plus tard en 2016 ». Son Land est voisin de l’Alsace et suit avec minutie les défaillances de la centrale française, comme ce fût le cas fin août.

Pour l’Allemagne, qui a décidé après la catastrophe de Fukushima d’arrêter tous ses réacteurs nucléaires d’ici 2022, la décision de Ségolène Royal de fermer Fessenheim en 2018 est presque une provocation. « Elle fait une annonce qu’elle ne peut pas garantir », souligne ce matin la « Frankfurter Allgemeine Zeitung ». De fait, personne ne sait qui gouvernera la France après les élections de 2017. « Les chances de réélection du président François Hollande, si tant est qu’il se présente, ne sont en tout cas pas bonnes », ajoute le quotidien conservateur.

De là à créer un conflit ouvert avec Paris, on en est loin. L’Allemagne et la France ont en ce moment d’autres urgences à régler, à commencer par celle des réfugiés. Par ailleurs, elles ont besoin l’une et l’autre d’un succès à la Conférence sur le climat, qui aura lieu à Paris en décembre. Sur ce dossier, comme sur d’autres, Angela Merkel et François Hollande travaillent main dans la main. Enfin, la chancelière n’a guère de choix que de respecter des choix énergétiques, qu’elle conteste peut-être, mais qui sont avant tout du ressort de la souveraineté nationale française.

Ca se passe à Bruxelles : la capitale européenne panse ses plaies après le passage des agriculteurs

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Bruxelles n’est pas prête d’oublier le petit coucou que sont venus lui adresser les agriculteurs. Ce mardi, le quartier européen de la ville belge reprenait ainsi ses esprits après la manifestation mouvementée de la veille. D’ordinaire, le rond-point Schuman qui jouxte les sièges de la Commission européenne et du Conseil est un repère d’eurocrates et de lobbyistes. Mais ce lundi, ils s’étaient prudemment retirés pour laisser la place à 5.000 paysans venus de toute l’Europe. Une façon de mettre la pression sur les ministres de l’Agriculture réunis pour tenter de trouver une sortie de crise pour le secteur étranglé par la baisse des cours. La police, sur les dents, n’avait pas fait dans la demi-mesure, en bouclant complètement et intégralement le quartier – seul Barack Obama lors de sa dernière visite il y a deux ans avait eu droit à un tel traitement de faveur. Le président américain avait toutefois été un peu plus discret que des agriculteurs : pneus brûlés, panneaux de signalisation arrachés, coups de klaxons continus dans la journée et jets d’œufs, rien n’a manqué à cette manifestation qui différait assez des batailles rangées à coups d’amendements compliqués qui font l’ordinaire de Bruxelles. Que les eurocrates se rassurent, les autorités ont toutefois décidé de frapper sévèrement pour éviter que certains débordements se reproduisent. La police belge a ainsi annoncé très sérieusement que les agriculteurs qui avaient emprunté l’autoroute avec leur tracteur sans aucune autorisation s’exposaient à une amende de rien moins que 55 euros.

Ca se passe en Italie : les adolescents, bourreaux et victimes de la Camorra napolitaine

« L’étendage ». C’est ainsi que la Camorra tente de contenir l’explosion d’une vendetta entre clans rivaux. Une vendetta qui mobiliserait trop de ressources en hommes, en matériel et en argent. Et puis on ne sait jamais sur combien de temps peuvent s’étendre ces querelles nuisibles aux affaires. Alors, pour éviter ces complications, mais pas le risque de tuer des innocents, mieux vaut « étendre ». Quelques rafales de pistolet semi-automatique ou de kalachnikov tirées à l’aveugle dans la porte d’un magasin ou les vitres d’une voiture. De quoi étendre sur le sol les passants effrayés, étendre sur le quartier convoité ou défendu le voile de l’omerta ou l’ombre de la peur, la meilleure arme de domination. Mais parfois étendre un linceul sur un corps, celui de Gennaro Cesarano, 17 ans, abattu en plein centre de Naples. Il rejoint la liste des victimes des « baby-gang », ces adolescents surgissant en scooter dans une rue et disparaissant après avoir semé la terreur. C’est avec ces jeunes recrues que les organisations mafieuses perpétuent leur culture de l’intimidation. Les autorités impuissantes ne promettent à Naples que l’envoi de 50 policiers supplémentaires. Face à la Mafia, l’indignation qui a remplacé l’indifférence n’est pas suffisante et le chemin est encore long pour que s’étende vraiment l’autorité de l’Etat.

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