Une nouvelle alliance de rebelles syriens a lancé cette semaine une « deuxième révolution », dirigée non pas contre le président Bachar Al-Assad, mais contre les djihadistes affiliés à Al-Qaida, accusés d'avoir « volé » la révolution lancée il y a près de trois ans.
En ligne de mire de l'Armée des Moujahidines, du Front islamique et du Front des révolutionnaires de Syrie, trois des principales coalitions rebelles : l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), une émanation d'Al-Qaida alliée jusqu'il y a peu à la rébellion face aux forces du régime de Damas. Face à la multiplication des enlèvements et des décapitations attribués par les militants à l'EIIL depuis l'été 2013, dont le récent assassinat d'un médecin rebelle, des bataillons insurgés ont déclaré une guerre ouverte au groupe extrémiste sunnite, conduisant à de violents affrontements.
DES AFFRONTEMENTS RÉPÉTÉS ENTRE REBELLES ET DJIHADISTES
Dans les provinces d'Alep et d'Idleb (nord et nord-ouest), qui échappent en majorité au régime, au moins 36 combattants membres ou proches de l'EIIL ont été tués et une centaine d'autres ont été capturés par ces rebelles depuis vendredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'ONG, qui fait également état d'au moins 17 rebelles tués dans ces mêmes combats, assure que « ce sont les plus affrontements les plus violents entre les deux bords » dans ces régions, qui échappent en majorité au régime, a expliqué l'OSDH.
L'Armée des Moujahidines, une nouvelle alliance de rebelles, a par ailleurs annoncé samedi son « soutien total » aux tentatives des rebelles de « libérer les villes de l'oppression autoritaire de l'EIIL ». Cette déclaration intervient alors que l'Etat islamique en Irak et au Levant a pris le contrôle de la ville de Falluja, dans l'Irak voisin. Le groupe a également revendiqué l'attentat perpétré jeudi à Beyrouth contre le mouvement armé libanais chiite Hezbollah, qui combat aux côtés du régime syrien.
La Coalition nationale syrienne (CNS), principal groupement politique de l'opposition, avait dénoncé dès septembre les agissements d'EIIL, accusé de « mépris répété pour la vie des Syriens » et de « mettre en œuvre un agenda extérieur » en appellant à la création d'un nouvel Etat en Syrie.
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