“Plus de 1,1 million de Singapouriens ont voté avant midi”, note The Straits Times en ce jour d’élection dans la cité-Etat. “Plus de 2,46 millions de Singapouriens doivent voter aujourd’hui pour cette élection législative où, pour la première fois en cinquante ans, chacun des sièges sera disputé”, précise le journal local.

En effet, pour la première fois, les partis d’opposition alignent des candidats dans l’ensemble des 29 circonscriptions. Un véritable défi pour le Parti d’action du peuple du Premier ministre Lee Hsien Loong, fils du père fondateur, Lee Kuan Yew. Le PAP règne sans partage et avec une poigne de fer depuis cinquante ans.

Les élections anticipées ont sans doute été décidées afin de tirer profit de l’émotion suscitée par la disparition de Lee Kuan Yew, en mars dernier, ainsi que par les festivités du cinquantième anniversaire de la fondation de la cité-Etat. Le précédent scrutin, en 2011, avait fait l’effet d’un coup de semonce pour le PAP, qui avait certes remporté 81 des 87 sièges du Parlement, mais n’avait récolté que 60,1 % des suffrages : le score le plus faible de son histoire et un net effritement au regard des 67 % engrangés cinq ans plus tôt.

L’immigration, l’économie, les infrastructures, la possibilité d’un contre-pouvoir au PAP, sont, selon le Financial Times, les principaux sujets qui préoccupent les électeurs. “Bien que le PAP soit presque certain de conserver le pouvoir à l’issue du scrutin, aidé par un système électoral à la majorité, de nombreux observateurs estiment qu’une opposition viable pourrait désormais servir de contrepoids au Parlement”, explique le quotidien britannique.