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La propagande antimigrants ne s'embarrasse pas d'éthique

En réaction à la crise migratoire et à l'élan de solidarité déclenché par la publication de la photo d'Aylan Kurdi – l'enfant retrouvé mort sur une plage turque le 2 septembre – les milieux hostiles aux immigrés et à l'islam ont orchestré une campagne qui ne s'embarrasse pas toujours d'authenticité.

La plus belle illustration de cette contre-offensive propagandiste est la une du journal municipal de Béziers, la ville méridionale française dirigée par Robert Meynard, élu avec le soutien du Front national. L'image est une photo de l'Agence France Presse, prise en Macédoine. On y voit un train et des familles avec sacs à dos et enfants. Sous le titre «Ils arrivent», le photomontage de une a ajouté «Béziers 3865 km» et «Scolarité gratuite, hébergement et allocation pour tous» sur les vitres d'un wagon. L'AFP a porté plainte contre cette falsification qui vise à désinformer le public.

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Cet exemple, qui a suscité de vives réactions en France, n'est pas un cas unique. Un faux courriel circule sur les réseaux sociaux faisant croire aux internautes que la préfecture du Loiret avait décidé de réquisitionner un logement pour accueillir des migrants et demandé aux locataires de quitter les lieux d'ici à une semaine en laissant «à disposition des familles le nécessaire de toilette ainsi que de quoi petit-déjeuner». Ce faux grossier est signé par un Monsieur «Dindonneau», anagramme d'un agent de la préfecture, un patronyme qui aurait pu faire tiquer les plus crédules.

Une vidéo montrant des migrants refusant de la nourriture a aussi tourné sur les sites de l'extrême droite ou d'associations islamophobes. Pourquoi ne veulent-ils pas des colis? Parce que la nourriture n'est pas «halal» (ndlr: respectant les prescriptions alimentaires de l'islam). Faux, explique le quotidien Libération, qui décrit un mouvement d'humeur des réfugiés, lassés de piétiner dans la boue sous la pluie sans pourvoir franchir la frontière entre la Grèce et la Macédoine. Les aliments distribués par la Croix-Rouge respectaient d'ailleurs les interdits alimentaires des musulmans.

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Marine Le Pen, présidente du Front national, déclarait aussi mardi que 99% des candidats à l'asile arrivés par bateau étaient des hommes, et donc des migrants économiques et non des réfugiés. Ce chiffre est faux. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés, dont le siège est à Genève, a compté 13% de femmes et 15% d'enfants parmi eux. Bref, tout est bon pour alimenter la peur des populations.

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La RTBF, la télévision belge, relève quant à elle que sur les sites de «la fachosphère», «de fausses informations sont relayées comme des vraies». Ainsi, la photo d'un homme portant une kalachnikov dans le désert puis dans un camp de réfugiés à Cos, en Grèce, est censée illustrer la présence de djihadistes parmi les réfugiés. En fait, il s'agit d'un ex-commandant de l'Armée syrienne libre, qui combattait justement les djihadistes, photographié par Associated Press. Olivier Bot