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décryptage

Sarkozy intensifie son offensive anti-primaire

Fillon, candidat de la droite en 2017dossier
Au Touquet, devant les jeunes de LR, l'ancien chef de l'Etat a affirmé que les candidats devront s'engager, avant d'entrer en campagne, sur un projet commun.
par Alain Auffray
publié le 12 septembre 2015 à 19h54

Au Touquet (Pas-de-Calais),  devant ses sympathisants réunis pour le «campus des Jeunes Républicains», Nicolas Sarkozy a prononcé ce samedi un discours principalement consacré à la crise des migrants et aux conséquences fatales de l'absence de leadership sur la scène nationale et internationale depuis son départ en 2012. Mais en conclusion, il a soudain changé de sujet pour adresser une brutale mise en garde aux candidats déclarés à la primaire de la droite pour 2017 : François Fillon, Bruno Le Maire et Alain Juppé, qui avait fait une visite surprise sur place un peu plus tôt dans l'après-midi.

«Nos points communs sont plus forts que nos différences. Il y aura donc, avant la primaire, un projet d'alternance commun qui engagera tous ceux qui seront candidats», a déclaré le chef du parti Les Républicains. Jamais Nicolas Sarkozy n'avait aussi clairement mis en garde ses rivaux, tous engagés, avec leurs propres équipes, dans la préparation de programmes en dehors de tout contrôle du parti. Juppé, Fillon et Le Maire ne cessent de peaufiner leur organisation. Ils ont tous trois créé des partis qui attirent de plus en plus de fonds et de matière grise. C'est autant de perdu pour le parti LR. Manifestement, cette dynamique de «primarisation» commence à inquiéter sérieusement l'ancien chef de l'Etat. D'autant plus que le dernier sondage Ipsos pour Le Point donne au maire de Bordeaux une avance considérable (56 % contre 44 % au second tour de la primaire).

Pour justifier cette exigence de projet commun, Sarkozy explique que la droite n'a pas le droit, tandis que «la France souffre», de «donner le spectacle de divisions dérisoires». Sous les applaudissements, il promet de «protéger la primaire des régionales». Avec un cynisme assumé, il suggère à ses rivaux de faire «comme si on se supportait très bien». «Je vous assure, on finira par le croire», a-t-il conclu. Avec les rieurs de son côté.

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