Des déchets nucléaires arrivent à Cherbourg sur un bateau vieux de 28 ans

 

Des déchets nucléaires arrivent à Cherbourg sur un bateau vieux de 28 ans

    Un navire chargé de déchets nucléaires hautement radioactifs suisses est attendu lundi matin à Cherbourg après avoir quitté le Royaume-Uni vendredi, a affirmé samedi Greenpeace. Une source industrielle proche du dossier a confirmé qu'un convoi nucléaire était attendu lundi à Cherbourg. L'ONG s'inquiète que le transport se fasse sur un bateau de 28 ans.

    «Ce sont des déchets issus du retraitement à Sellafield (Royaume-Uni) des combustibles irradiés dans des centrales nucléaires suisses», a indiqué Yannick Rousselet, chargé des questions nucléaires à Greenpeace France. Selon lui, c'est la première fois que l'usine du nord-ouest de l'Angleterre renvoie des déchets à l'étranger. Les combustibles irradiés étaient passés par Dunkerque avant d'arriver à Sellafield, une des deux usines de retraitement au monde avec celle d'Areva, à Beaumont-Hague. Les volumes traités à Sellafield sont toutefois sans commune mesure avec ceux de l'usine de la Hague.

    Bateau déclassé par son ex-propriétaire

    L'organisation non-gouvernementale écologiste dénonce le fait que ce convoi ait lieu sur un bateau, l'Oceanic Pintail, âgé de 28 ans comme le confirme le site spécialisé Marine Traffic. Ce navire appartenant à la Nuclear Decommissioning Agency (NDA), a été déclassé par son précédent propriétaire, selon Yannick Rousselet.

    Les déchets doivent être déchargés du bateau dans la journée de lundi avant de quitter par camion le port en fin de journée, direction la gare de Valognes (Manche), à une vingtaine de kilomètres de Cherbourg, selon l'ONG. Ils prendront la direction de la Suisse dans trois wagons mercredi, selon la même source.

    Appel à des rassemblements

    Greenpeace ne s'oppose pas au retour des déchets nucléaires dans leur pays d'origine, mais appelle à un rassemblement lundi soir à Cherbourg avec pour slogan, «Déchets nucléaires, voie sans issue». «Les gouvernements ne savent que faire de ces déchets. Ils n'ont pas de solution», a martelé Yannick Rousselet.

    Le réseau Sortir du nucléaire a aussi appelé à des rassemblements tout au long du trajet. Selon cette association, le convoi ferroviaire «pourrait» passer par Caen, Rouen, Amiens, Reims, Strasbourg et Colmar, avant d'arriver à Bâle jeudi.